Audi S3 Sportback

La compacte sportive des gens raisonnables revient pour une quatrième génération. Pas sérieux s'abstenir

Rowan HORNCASTLE • Niels de GEYER
Publié le : 7 novembre 2020

7 10
Choisir la S3 plutôt qu'une autre compacte sportive, c'est comme préférer un lounge à un pub. C'est chic, on s'entend parler, on n'y sert que des choses raffinées. Ça manque parfois un peu d'ambiance, mais on est bien.

Au volant

Si la concurrence de la S3 s’est élargie depuis vingt ans, le registre d’une compacte sportive de luxe aussi. L’imperturbable homogénéité de cette Audi est à la fois sa force et sa faiblesse. Ni la bande-son ni le châssis ne sont particulièrement démonstratifs, mais c’est justement parce qu’elle met un point d’honneur à tout faire avec tact et élégance.

Les propriétaires du modèle précédent ne seront donc absolument pas dépaysés. Comme toujours, on peut peaufiner les réglages de la direction, de la cartographie moteur/boîte, de la suspension pilotée optionnelle (1 120 €) et de la note d’échappement en passant par les modes Comfort, Normal et Sport ou en fignolant sa propre configuration en Individual. Sur une petite route mal pavée, l’idéal est par exemple d’opter pour le réglage moteur le plus agressif mais de le combiner à une direction légère et une suspension souple.

Tout est facile au volant de la S3. Vous allez faire les courses ? Passez en mode Comfort, pour un accélérateur docile à basse vitesse et un amortissement prévenant. Vous voulez hausser le rythme ? Mode Sport. En revanche, si vous voulez vraiment vous amuser, il va falloir se retrousser un peu les manches. Parce que les chiffres ont beau augmenter à une vitesse impressionnante sur l’instrumentation, jamais la S3 ne donne l’impression de forcer. La direction légère et le travail de la transmission intégrale y sont pour beaucoup. Quand le moteur, la boîte et les quatre roues motrices sont sollicités, ils fonctionnent en parfaite harmonie pour offrir un grip inépuisable qui met parfaitement en confiance, de même que les freins. Ne vous méprenez pas, il faut vraiment titiller la S3 pour qu’elle commence à se dérider, mais tout au fond, elle a un vrai sens de l’humour, bien caché sous les couches d’électronique. Seule une infime minorité de ses conducteurs dépasseront donc cette façade pince-sans-rire, mais la S3 est tellement douée pour les choses du quotidien que personne n’y accordera vraiment d’importance.

Elle est d’autant plus légitime dans ce rôle entre une Mercedes-AMG A35 flamboyante mais trop ferme, et une BMW M135i très loin d’être aussi engageante que sa devancière propulsion, petit ange parti trop tôt.

Notez par ailleurs que la boîte s tronic ne souffre pas des hésitations agaçantes constatées par exemple sur le RS Q3 à cause d’une calibration oubliant la vraie vie pour complaire aux normes WLTP. Fini les mauvaises surprises en dépassement ou sur les bretelles d’insertion, la S3 fait parler la poudre dès qu’on le lui demande, pour une conduite parfaitement fluide.

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