Dire qu’à son lancement en 2010 le premier Mini Countryman se faisait charrier pour ses 4,12 m de long, un gabarit jugé incompatible avec son patronyme… 4,29 m pour le deuxième du nom en 2016, 4,44 m pour cette troisième génération : le SUV Mini n’a plus rien d’urbain et devient le parfait alter ego technique de son cousin le BMW X1, dont il partage l’empattement de 2,69 m. Pour retrouver un SUV moins encombrant chez Mini, il faudra attendre l’imminent Aceman (4,08 m)… qui ne proposera que des motorisations électriques, alors que le Countryman est aussi disponible en essence et en Diesel.

En tout cas, avec ses 1,66 m de haut (+ 10 cm !) et ses formes moins rondouillardes que par le passé, ce nouveau Countryman en impose dans le trafic comme aucune Mini avant lui (ou alors les buggies du Dakar). Il en profite aussi pour exacerber ses qualités familiales. La garde au toit et la longueur aux jambes sont ainsi royales aux places arrière, et celles-ci restent utilisables par des adultes même lorsque la banquette coulissante optionnelle est avancée au maximum grâce à l’espace ménagé pour les pieds sous les sièges avant. Le coffre en profite moins avec une contenance honnête mais inchangée de 450 l en configuration standard.

Comme à son habitude, Mini a aussi soigné l’atmosphère. Cet habitacle est assurément très photogénique sur notre exemplaire en finition Favoured : planche de bord minimaliste autour d’un superbe écran circulaire de 24 cm de diamètre, harmonies bleu pétrole et cuivre de la sellerie similicuir et des garnitures textiles, accastillage façon bronze des aérateurs et des poignées. Mais quand on est déjà monté dans un X1 ou un Audi Q3, tout cela sonne un peu creux. La police des plastiques moussés ne va pas du tout aimer les accoudoirs arrière, par exemple, ni le tablier de planche de bord. Pensez Volvo XC40 : une ambiance zen et de bon goût, mais des matériaux pas si flatteurs à bien y regarder.

Si les menus du système infodivertissement sont intuitifs, l’alerte de survitesse et l’AFIL sont longues à désactiver au démarrage malgré la présence d’un bouton raccourci physique. Derrière le volant, point de compteurs : les données de conduite vont se nicher en haut de l’écran central. L’affichage tête haute est donc de rigueur, mais il est inclus dans le moindre pack optionnel. Les commandes de clim tactiles sont aussi crispantes que partout ailleurs, voire un peu plus avec ces minuscules arcs de cercle censés tenir lieu de molettes en bas de l’écran. Enfin, si vous aimez les gadgets, vous serez servi avec une multitude d’ambiances “Mini Experience Modes”, un tonitruant jingle à chaque changement (suppressible, ouf !), ou encore un affichage à réalité augmentée (également désactivable) qui vient régulièrement manger la moitié de l’écran au pire moment.

Au volant, le proverbial “go-kart feeling” est hélas surtout assuré par un amortissement bien trop raide, en tout cas avec nos jantes 19 pouces optionnelles. La position de conduite est excellente, et le maintien des sièges JCW de cette finition Favoured très appréciable. La direction est agréablement précise en mode normal mais devient inutilement lourde en mode de conduite “Go-Kart” (Sport). Globalement, le compromis dynamique s’avère moins subtil que celui d’un X1. Le 3 cylindres essence microhybride se montre tonique à souhait mais un peu rugueux, et la boîte double embrayage gagne à être passée en mode L (Sport, cherchez pas), sans quoi elle avoue quelques hésitations à basse vitesse.

Si les tarifs sont un peu inférieurs à ceux d’un X1, ils grimpent vite vertigineusement à cause d’une politique d’options par packs, surtout rapportés au confort et à la qualité perçue. Mais si vous craquez pour l’écran rond, les gimmicks et les combos de couleurs so british du Countryman, on ne vous en voudra pas.