Qu’est-ce que c’est que cette nouvelle Born ? Une RE-naissance (arf arf arf…) ou “Juste” une Born plus puissante ?

Très drôle, bravo ! La Born VZ est une Cupra Born dotée d’une puissance tout à fait convenable de 330 ch ! Et si vous vous posiez a question, ce gain n’a pas été réalisé comme souvent sur les voitures électriques en ajoutant un deuxième moteur et une transmission intégrale, mais simplement avec un moteur plus puissant. Un peu comme dans l’ancien temps quoi…

C’est une vraie petite compacte sportive dans la veine de ce que sait faire Cupra ?

Oui… mais non. Les modèles thermiques de ce gabarit sont généralement des tractions. La Born est une propulsion. Ce qui est un plus. Pour le reste, elle coche à peu près toutes les cases de la compactes sportive ET de l’électrique. Amusante à conduire, techno comme il faut, et résolument pratique.

Commençons par la partie “amusante à conduire”. Vraiment ?

Les performances sont là, mais sans le violent “coup de pied au cul” dont on a pris l’habitude avec les électriques. Le 0 à 100 km/h est avalé en 5,6 secondes ce qui, de nos jours, n’est pas franchement un exploit pour une voiture à vocation un tant soit peu sportive. Et, bien entendu, l’arrivée de la puissance est instantanée et linéaire. Pas de vitesses à passer, donc pas de rupture de charge. Donc forcément la poussée est moindre que dans une thermique qui afficherait le même 0 à 100 km/h. CQFD.

Mais du coup, il y a un avantage : les transitions. L’un des gros points forts souvent oublié au sujet des électriques, c’est la précision à l’accélérateur. Le moteur réagit au moindre changement de pression sur la pédale. Et ce quelle que soit la situation. Pas besoin d’être « dans les tours », pas de creux, pas de lag. Ce qui rend vraiment les virages plus intéressants.

Dans cette Born VZ, si vous accélérez dans le virage, pas de doute possible, on sent que c’est l’arrière qui pousse. Pourtant pas de sous-virage, l’antipatinage par défaut intervient tôt. Mais rassurez-vous, le mode sport vous permet de profiter de tout ce que les pneus peuvent offrir en matière de grip, et même d’aller chercher leur limite. Attention, je ne parle pas de glisse à proprement parler. Pour ça il y a un ESP déconnectable. Non, je vous parle de sentir la voiture faire son boulot de sportive et de vous sentir impliqué dans le processus.

Malheureusement, électrique oblige, on parle d’une petite compacte de deux tonnes. Toutes les voitures reposant sur la plate-forme MEB du groupe VW sont en surpoid… Mais, élément primordial, le poids en question est très bien réparti. 48% devant et 52% derrière. Vous n’avez donc pas l’impression d’avoir une enclume sur le museau. Utilisez le freinage régénératif pour bien vous placer en entrée de courbe, et vous êtes déjà prêt à remettre gaz.

Et à part le moteur ?

Les ressorts et les barres anti-roulis sont plus rigides que dans une Born standard et les pneus sont plus larges: 215/45 à l’avant et 235/40 à l’arrière, sur des jantes de 20 pouces. Et l’amortissement adaptatif peut contenir le (sur)poids en conduite rapide sans nuire au confort le reste du temps.

Ils ont également retravaillé sur les freins pour les débarrasser de l’amorce un peu molle qui affecte généralement les véhicules électriques et hybrides. Ils ont bien fait, la Born VZ est effectivement meilleure que la plupart des autres, sans avoir ce débattement court et cette fermeté qu’on attend généralement sur une sportive.

Le couple moteur/onduleur est le dernier combo AP550 du groupe VW, normalement le plus efficace. Et la batterie utilise des cellules légèrement différentes. La capacité passe de 77 kWh sur une Born “normale” à 79 kWh sur cette VZ. Ce qui permet 595 km d’autonomie WLTP avec les petits pneus, ou 510 km sur des jantes de 21 pouces avec les pneus qui collent.

Vous n’avez pas parlé de faux bruit.

Non, contrairement à une Abarth 500e, une Hyundai Ioniq 5N ou… une Porsche Taycan, le groupe motopropulseur de cette Born VZ est presque silencieux. Évidemment, les autres peuvent “aussi” se montrer silencieuses. C’est juste qu’elles peuvent émettre un faux bruit.

La Cupra n’a pas de générateur de son. Dans une voiture où il existe tout un tas d’options, c’est un peu dommage. En passant simplement par les enceintes, ça n’aurait pas coûté un centime de plus en matériel et ça aurait rendu l’expérience plus complète. Au moins pour ceux qui le souhaitent, un bon synthétiseur peut renforcer la sensation de vitesse ou donner plus d’infos sur le couple. Certes, il faut créer le son mais les anciens du Club Dorothée comme moi le savent, on peut faire des merveilles avec un clavier Bontempi.

Les évolutions ont l’air… timide.

Mouais. On cherche les différences avec la version non-VZ à l’extérieur. Même pas sûr de pouvoir faire un jeu des sept différences parce que… bah pas sûr qu’il y ait sept différences, même si compte quatre pour les jantes. À l’intérieur en revanche, on est impressionnés par les sublimes sièges baquets.

Et tout ça a un prix ?

Ah oui ! Le tarif débute à 46 490 €. C’est conséquent mais la Born VZ est puissante, raisonnablement sportive, et offre une autonomie et un équipement conséquents. En regard de la concurrence, c’est donc très bien placé à l’exception de la MG4 XPower, moins chère. Mais nous n’avons pas aimé la MG, donc…

Donc… tu aimes bien ?

Clairement, oui. Nous avons emprunté une route de montagne qui nous est familière près du siège de Cupra. La même route aurait peut-être été plus amusante dans une Cupra Leon essence, même si le bruit aurait probablement perturbé la tranquillité des promeneurs et nous aurait valu des regards assassins. Mais la Born VZ est vraiment engageante dans les virages et présente de nouveaux angles d’intérêt comme optimiser la gestion de l’énergie en utilisant au mieux la régénération (via les palettes ou la pédale) pour éviter de gaspiller de l’énergie en freinant avec les disques.

C’est une autre étape vers un véhicule électrique pour les personnes qui aiment conduire. Plus précisément ceux qui savent que conduire ça n’est pas seulement accélérer en ligne droite.