Defender V8 P525

La dernière génération du Defender ne devait pas avoir de V8 et puis...


Publié le : 28 décembre 2023

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On ne se lasse pas des borborygmes du V8 Supercharged qui parle anglais avec des accents de big bloc ‘Ricain

Les plus Moteur enivrant, positionnement assumé, ne tente pas de vous faire prendre des vessies pour des lanternes... ou un SUV pour une sportive
Les moins Pas TOTALEMENT politiquement correct

Qu’est-ce que c’est que cet engin ?

On pourrait presque le qualifier d’enfant non-désiré (certains disent que ce sont les meilleurs !). À l’origine du projet Defender il y a bientôt 9 ans, il n’était absolument pas prévu d’avoir un Def V8 dans la gamme. C’est ce qu’a confirmé Stuart Frith, directeur du programme Defender. Mais dès le début l’équipe en charge de réinventer le plus mythique des 4×4 n’a pas pu s’empêcher de faire quelques mulets doté d’un V8. Et le résultat était tout simplement trop bon pour ne pas le sortir en série. Voici donc le Defender P525 motorisé par le V8 Supercharged maison qui développe ici 525 ch et 625 Nm de couple. Tout ça est envoyé aux quatre roues motrices (évidemment) pour permettre à notre Defender 90 de passer de 0 à 100 km/h en 5,2 s. (5,4 s pour le Def 110 et 5,7 pour le 130). Pas mal pour un engin dont l’inspiration est clairement une brique Lego… en plus anguleux.

Donc c’est « juste » un Defender avec un gros moteur ?

Pas exactement. Land Rover a modifié la suspension et augmenté le diamètre des barres anti-roulis pour s’adapter au surcroit de puissance – et de poids – du V8 (il sort quand même 125 ch de plus que le six cylindres du P400). On trouve aussi un nouveau différentiel électronique actif à l’arrière et un mode « dynamique » pour le Terrain Response. De quoi, selon Land Rover, offrir plus de performances sur le bitume comme sur les surfaces meubles.
La boîte de vitesses auto ZF à huit rapports est la même que dans les autres Defender, mais elle a été ajustée pour vivifier les changements de rapports et des palettes ont poussé derrière le volant.

Donc c’est « surtout » un Defender avec un gros moteur ?

Mouais, c’est pas faux. L’expérience P525 est largement dominée par la présence de ce bouilleur suralimenté. Mais qui s’en plaindra ?
Il a été légèrement dégonflé par rapport au F-Pace SVR récemment mis à jour mais, sincèrement, je doute que qui-que-ce-soit vienne se plaindre du manque d’une trentaine de chevaux.
Et puis, le Defender V8 n’est pas réellement un pur produit SVO. Donc malgré les adaptations de la suspension, il n’est pas censé être raide et sec. Il conserve une certaine… mobilité dans les phases de fortes accélérations ou de freinages, ainsi qu’en en courbe. Ça fait partie du compromis inhérent à un Defender V8, c’est dans son ADN.

Si je comprends bien, vous l’appréciez ?

Non. Je l’ADORE ! Si vous pouvez faire avec le regard des autres usagers de la route, surtout ceux en Prius et en Zoé, qui oscille entre jugement et peur, ce truc est absolument génial. Débile, certes, mais génial ! Le mode Dynamique – qui restera une spécificité du V8 – augmente la réponse à l’accélérateur, alourdit la direction et active l’amortissement variable continu. Ça ne fait pas du Defender un scalpel, il reste pas mal de roulis, mais ça lui permet d’être plus efficace en virage et plus… contenu. Plus ramassé. Plus dense.
Soyons clair, rien à voir avec un SUV sportif comme un Porsche Cayenne GTS ou un Aston Martin DBX707. Et tant mieux ! Je m’explique. Pour moi, le terme SUV sportif devrait se retrouver dans le Larousse dans les exemples de l’antinomie. Avec la côte de bœuf végane et… l’enfer paradisiaque. Bref. De leur côté, les p’tits gars de chez Land Rover ne s’évertuent pas à tenter de transformer un tracteur en Formule 1 – ce qui entre nous SPOILER ALERT n’est tout simplement pas possible – ils ne tentent pas de vous vendre un SUV sportif mais un SUV fun. Ce qu’ils font à merveille ! Et on ne se lasse pas des borborygmes du V8 Supercharged qui parle anglais avec des accents de big bloc ‘Ricain à travers ses quatre sorties d’échappement spécifiques.

V8, ok mais en hors-piste, ça reste un Defender ?

Oh que OUI ! Il est même très impressionnant en tout terrain. Déjà parce qu’il profite dans ce domaine de tout ce qui fait un Defender, donc tout un tas de de modes dispos dans le Terrain Response, une gamme courte, une hauteur de caisse réglable, des angles d’attaque et de fuite impressionnants et une profondeur de gué de 900 mm. Et puis avec ce V8, c’est du bonheur dans tes oreilles ! Un vrai franchisseur pour mélomane.

Et dedans, c’est comment ?

À l’intérieur, le V8 est sensiblement identique à n’importe quel autre Defender bien qu’un peu plus… chic. Les seules vraies différences sont la sellerie noire qui mêle cuir et daim, un volant entièrement couvert d’Alcantara et les seuils de portes lumineux badgés V8 – juste au cas où.

J’en veux un, c’est combien ?

Comme je vous comprends ! On ne va pas jouer le suspens, pour un 90 (le plus cohérent selon nous, gros moteur, petit Def’), ça débute à 136 700 €. Ajoutez 4 000 € pour un 110 et 10 000 € pour un 130. Et à ce prix-là vous avez un Defender full options. Le pack attelage est même offert, il suffit de cocher la case dans le configurateur.

En savoir plus à ce sujet :

Defender V8 P525

Année
2023
Prix mini
136700 €
Type de moteur
Thermique
Longueur
4323 mm
Largeur
1996 mm
Hauteur
1974 mm
Poids
2471 kg
Boîte de vitesses
Automatique
Nombre de rapports
8
Transmission
Transmission intégrale
Puissance
525 ch
Couple
625 Nm
0 à 100 km/h
5,2 s.
Vitesse max
240 km/h
Conso
14,5 l/100km
Rejets
327 g/km CO2