TopGear magazine #46

Au programme de ce nouveau numéro, l'incroyable Alpine A290_ß, l'Aston Martin Valkyrie qui nous aura tant fait attendre, le vrai/faux SUV Ferrari Purosangue, le BMW XM plus X que M..., la Porsche 911 Dakar à la neige et dans le désert, le concept Porsche Vision 357, la Civic d'hier et d'aujourd'hui, etc.

| Publié le : 31 mai 2023

TopGear magazine #46

Édito

Les compactes sportives électriques ont-elles un avenir ? En un sens, si l’avenir est électrique comme certains tentent de nous le faire croire, on aurait bien envie de dire oui. Non ? Parce qu’un monde sans compactes sportives, ce serait comme un bacon burger sans sauce barbecue… Pas vraiment mauvais, mais franchement un peu sec.

Mais, à bien y réfléchir, une compacte sportive électrique ne serait-elle pas l’antithèse de ce qui a rendu les compactes sportives indispensables ? Pour commencer, sans être donnée, une compacte sportive se devait d’être au moins accessible. En tout cas, c’était l’idée de départ à la grande époque, dans les années 80. Et jusqu’à présent, une voiture électrique coûte systématiquement plus cher qu’une thermique équivalente. Une compacte sportive doit également être relativement… compacte (c’est comme le Port-Salut…) et surtout agile. Une tâche compliquée par le poids des batteries. Demandez au Hyundai Ioniq 5 N et ses près de 600 ch qui devront probablement déplacer plus de 2 tonnes.

Une compacte sportive doit aussi avoir du caractère, souvent révélé par sa boîte courte et son bloc downsizé qui va chercher des tours et des tours à grands coups de turbo et/ou de compresseur. Dans une électrique, pas de changement de rapports, pas de turbo, la puissance arrive toujours tout de suite, de manière clinique et homogène. Quant à la sonorité, au pire vous avez un simulateur de son qui tente de donner le change… Oui, c’est toi que je regarde Abarth 500e Scorpionissima.

On attend également d’une compacte sportive qu’elle soit utilisable dans différentes situations avec de la place pour quatre ou cinq personnes et un coffre approprié. Et elle doit être aussi prête à partir à l’assaut du Ventoux qu’à vous emmener en famille à la cousinade annuelle à La Baule. Mais n’importe quelle voiture électrique videra les cellules de sa batterie plus vite que sa cousine thermique ne sirotera le résidu de dino raffiné de son réservoir. Certes, vous pouvez toujours ajouter plus de batteries pour gagner quelques kilomètres… et ainsi entrer dans la spirale infernale de l’augmentation de la masse qui résout un problème en aggravant tous les autres.

Bien sûr, la technologie des batteries va progresser et, un jour, vous pourrez avoir une compacte sportive 100 % électrique avec des batteries sèches. Elle pèsera moins qu’une Golf 8 GTI (près de 1,5 tonne…), sera au moins aussi agile, se chargera en 5 minutes et coûtera… Bref ! On n’est pas là pour parler d’argent. Et tout ça, c’est bien beau, mais ça ne sera probablement pas avant une bonne dizaine d’années. Au moins. Du coup, les compactes sportives électriques…

Et puis Renault débarque avec sa casquette Alpine sur la tête et, sous le bras, un concept, pardon, un show car qui vous déboîte la mâchoire par terre. (Je ne vous mens pas, je sors de chez le dentiste. Coïncidence, je ne crois pas.)

Et aussi rationnels que puissent être les arguments ci-dessus, bah ! j’en veux une… Ses évocations de la R5 Turbo des années 80 recouvertes de cette teinte blanc glacial contrastée avec le carbone forgé, son look rétro futuriste très concept et pourtant très concret… et cette position de conduite centrale. Je sais que ça ne passera pas le stade de la production mais quand même, bravo Alpine. Je vous en supplie, restez aussi proche que possible de cette A290_ß, vous avez déjà un client !

 

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