Quarkus et Bruce Jouanny s’attaquent à Pikes Peak

Dans quelques semaines, cette Quarkus P3, sportive franco-française créée par Damien Alfano dans les Yvelines, s’attaquera au mythe Pikes Peak !

| Publié le : 6 février 2024

On dit souvent que la foi peut déplacer des montagnes, pour Quarkus c’est la passion, la ténacité (et un peu la folie) de son fondateur, créée , qui devraient permettre à sa P3 de grimper Pikes Peak dans quelques semaines.

Tout a débuté fin 2020 quand Damien, ancien ingénieur chez Valeo, décide de réaliser son rêve (et celui de beaucoup d’entre nous), créer SA propre marque automobile. 

Après avoir quitté Valeo en 2013, il avait décidé de créer sa propre boîte d’ingénierie automobile, société qu’il a vendue en 2019. Et en 2020, l’année du COVID, il se dit que c’est le moment ou jamais ! Allez comprendre…

Pour le grand public, l’aventure Quarkus a pris forme fin 2021 avec la présentation du premier prototype, la Quarkus P1. En novembre 2022, le second prototype P2 faisait ses premiers tours de roues au Castellet et, un an plus tard, Quarkus annonce son ambition d’aller s’attaquer à Pikes Peak avec la P3 pilotée par Bruce Jouanny. Mais pourquoi Pikes Peak ? Il se trouve que Damien a rencontré Bruce par l’intermédiaire d’un ami commun, un certain… Ari Vatanen. Voilà, vous avez compris. Partir de rien pour s’attaquer à l’un des défis mécaniques les plus mythiques en moins de 4 ans, voilà ce qu’on appelle… une ascension fulgurante (ouais, j’ai osé !).

Alors Quarkus, c’est quoi ? Le but de Damien est bien de créer une supercar – n’ayons pas peur des mots – et cette aventure de Pikes Peak fait partie du développement de la voiture finale. La P3 est donc un mulet de développement qui sera produit à 10 exemplaires en tout et, comme pour toute supercar qui se respecte, il sont déjà tous vendus. Ensuite viendra la Quarkus Pikes Peak Edition, prévue pour 2026 à un tarif qui devrait avoisiner les 230 000 €.

Mais pourquoi un tel programme de développement ? Parce que le but de Quarkus n’est pas d’aller prendre la pose dans les quartiers huppés mais de proposer l’arme ultime des track days. D’où certains choix techniques comme les jantes de 15 pouces, pour limiter au maximum les masse non suspendues, là où la majorité des sportives modernes sont posées « au moins » sur du 17”, Lotus et Alpine comprises. En fait, l’approche de Damien a été d’appliquer l’adage de Colin Chapman, le fameux Light is Right, au pied de la lettre. Même le nom vient de là. Quarkus vient du quark, une particule élémentaire. La base. L’essentiel. On pourrait la croire minimaliste mais c’est autre chose, tout a été pensé pour l’efficacité rationnelle.

Le moteur, un 4 cylindres en ligne 998 cm3 gavé par un compresseur emprunté à la Kawasaki H2, développe près de 300 ch. Vous vous dites que c’est peu pour une ‘supercar’ ? Pas sûr car souvenez-vous : ra-tio-na-li-té ! Avec son châssis qui mêle carbone, kevlar et un peu de titane, et une carrosserie 100% fibre de carbone, la P3 se limitera à environ 600 kg. Ajoutez à ça une boîte séquentielle à crabots, une hybridation légère pour annihiler toute rupture de charge et s’occuper de la marche arrière (donc une boîte plus légère), et une aéro aux p’tits oignons qui profite notamment d’un aileron arrière mobile capable d’appuyer plus à droite ou à gauche en courbe, et vous l’avez votre supercar. Voire même DEUX ! L’équipe a développé un système qui permet de passer d’une voiture homologuée route à une chasseuse de dixièmes en… changeant de volant ! Chaque Quarkus sera livrée avec deux volants, un pour la route, l’autre pour la piste. Et c’est en enclenchant le volant piste que la magie opère. La cartographie change et la voiture se lève sur ses air-jacks pour libérer les trains roulants des contraintes et pouvoir passer en mode track en abaissant la hauteur de caisse de 110 à 60 mm et en modifiant la géométrie des trains avec vos réglages piste. Une fois votre session terminée, il suffit de remettre le volant de route et la voiture retrouve son homologation route.

La P3 et Bruce Jouanny ont fait leurs premiers tours de roues fin décembre en vue de s’attaquer à Pikes Peak en juin. Soit très exactement six mois plus tard. Mais bonne nouvelle, la Quarkus P3 est bien née. « Quand je suis monté dans la Quarkus qui fait 600 kg, j’ai retrouvé des sensations de malade. J’ai fait un bond dans le passé avec des voitures qui étaient légères, versatiles et amusantes à conduire. Quand tu freines, ça freine. Quand tournes, ça tourne. Y’a pas de délai, ça obéit au doigt et à l’œil et c’est juste magique. On a des sensations de monoplace. »

Du coup c’est bien parti pour Pikes Peak ? « La voiture va être collée par terre, ça va freiner, ça va être un avion de chasse. C’est déjà le cas même s’il reste beaucoup de travail de développement et que le pari est complètement fou d’aller à Pikes Peak dans 4 mois, mais c’est déjà un bonheur de rouler au volant de cette voiture. »

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