Bertrand Piccard établi un nouveau record du Monde… au sol !

En parcourant 778 km à bord d’une Hyundai Nexo à hydrogène en une seule charge

La rédaction
Publié le : 4 décembre 2019

Le 26 novembre, l’explorateur Suisse Bertrand Piccard, président de la fondation Solar Impulse et pionnier de la mobilité électrique, a donc battu le record du monde de distance en véhicule à hydrogène avec une Hyundai Nexo. Son périple de 778km a débuté le 25 novembre à la station hydrogène FaHyence de la communauté d’agglomération Sarreguemines Confluences dans la Région Grand Est. Il est aussi passé par Les-Loges-en-Josas dans les Yvelines, où il a pu échanger avec les ministres de l’Économie et de la Transition Écologique.

Son parcours s’est achevé le lendemain au Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget, clin d’œil à ses exploits aériens. Pour rappel, Bertrand Piccard a effectué le premier tour du monde en ballon avec le Breitling Orbiter 3 en 1999 ainsi que le premier tour du monde en avion solaire avec le SI2 entre 2015 et 2016.

En remportant ce nouveau challenge, Bertrand Piccard établit donc un nouveau record du monde : la plus longue distance parcourue par un véhicule hydrogène de série en une seule charge.

« Alors que certains doutent de la pertinence de l’hydrogène dans l’automobile de demain, chez Hyundai nous y croyons depuis 1998, date à laquelle nous avons commencé nos développements sur cette technologie » a déclaré Lionel French-Keogh, directeur général de Hyundai Motor France. En misant sur l’hydrogène, et avec le soutien du gouvernement Sud-Coréen, Hyundai et sa voiture Nexo ont pour ambition de proposer une alternative sérieuse à l’électrique en matière de mobilité zéro émission. Cet évènement étant avant tout un moyen de faire parler de l’hydrogène en s’appuyant sur la portée mondiale des prises de parole de Bertrand Piccard, « un personnage charismatique qui sait mieux que quiconque éveiller aux enjeux climatiques. »

L’hydrogène comporte de réels avantages par rapport à un véhicule électrique classique. Une bonbonne d’hydrogène de quelques kilos permet de produire de l’électricité directement dans sa voiture. De plus, faire le plein d’hydrogène prend moins de 5 minutes, soit presque le même temps qu’un plein d’essence ou de diesel pour une autonomie similaire, rien à voir avec le chargement d’une batterie. Malheureusement, il y a un manque cruel d’infrastructures en France (28 stations sur le territoire dont 9 en Île-de-France). Il existe également un souci pour la production d’hydrogène qui, à ce jour, reste dépendante des énergies fossiles car dérivée du pétrole sauf… quelques stations comme celle de Sarreguemines d’où est parti Bertrand Piccard (la boucle est bouclée…) qui produisent elles-mêmes leur hydrogène. Il s’agit d’une station équipée d’un électrolyseur pour extraire l’hydrogène de l’eau par… électrolyse. Cette opération nécessite évidemment de l’électricité mais certaines stations, notamment en Californie, sont déjà presque autosuffisantes en puisant l’électricité en question de l’éolien ou du solaire pour un résultat ultra efficient.

Dernier frein, et pas des moindres, le prix élevé des véhicules équipées de cette technologie et, encore aujourd’hui, le tarif peu attractif d’un plein d’hydrogène, sensiblement équivalent à ceux du thermique. En clair, rouler à l’hydrogène relève encore du sacerdoce ou, plus souvent, du vrai geste militant. Mais à la différence des voitures électriques dont le prix reflète assez largement le coût élevé des matériaux (déjà) rares qui composent leurs batteries, la solution hydrogène pourrait rapidement voir ses tarifs baisser car c’est aujourd’hui la technologie, et non les matériaux, qui coûte cher. Les économies d’échelle se feront donc rapidement sentir dès que la solution prendra de l’ampleur.

Et ça tombe plutôt bien, Elisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire, ainsi que Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des finances, ont exprimé la volonté du gouvernement d’accélérer le développement de la filière hydrogène. Espérons que cette volonté sera plus « farouche » que celle qu’ont eu les gouvernements français successifs de développer le réseau électrique, quand on voit le retard que nous avons, notamment vis-à-vis de nos voisins d’Europe du Nord…

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