Audi S3

Si la sage Audi A3 restylée se contente d'un trait d'eyeliner, la nouvelle S3 est (presque) une RS 3 qui n'en n'a pas l'R !


Publié le : 4 juillet 2024

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Avec toutes ces améliorations, la nouvelle Audi S3 – et on peut vraiment parler de “nouvelle” – devient un véritable outil.

Les plus Efficacité, polyvalence, elle a tout d’une RS 3…
Les moins … sauf la rage. Mais elle en a le malus.

Arrivée en 2020, l’Audi A3 de quatrième génération vient de s’offrir un petit lifting, l’incontournable restylage de mi-parcours. Je vous entends râler d’ici (oui, j’ai l’ouïe fine) « Super, ils ont encore dû se contenter de changer les phares… » Sur l’A3 “standard”, c’est pas loin d’être pas faux. En revanche, Audi en a profité pour carrément ajouter une nouvelle version à sa compacte premium, une version – évidemment – SUVisée baptisée Allstreet que nous testerons plus tard. Mais pour l’instant, c’est la S3 qui nous intéresse. Et pas qu’un peu !

Car si la “nouvelle” A3 s’offre surtout de nouveaux phares (vous aviez raison), de nouvelles couleurs d’éclairage d’ambiance (32, waouh !) et… des grilles d’aérateur chromées (celle-là, vous ne l’attendiez pas !), la “nouvelle” S3 progresse tellement qu’elle est digne d’une nouvelle génération. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, la majorité de ses améliorations ont été empruntées à sa bad girl de grande sœur, l’Audi RS 3, chez qui elle s’est servie. Allègrement !

Si la RS 3 garde son 5 cylindres, elle a fait don de son répartiteur de couple, le fameux Torque Splitter. Un différentiel qui permet une vectorisation active du couple grâce à la présence d’un embrayage piloté électroniquement sur chaque arbre de sortie de roue arrière. Et en l’absence du mode RS Torque Rear, le mode drift au nom Audièsque qui reste une spécificité de la RS 3, le répartiteur de couple n’est là que pour l’efficacité. Ajoutez à ça le même berceau arrière que sur la RS 3 mais avec des suspensions différentes, un nouveau berceau avant rigidifié, de plus gros freins empruntés cette fois à la cousine Golf R, une nouvelle crémaillère de direction progressive plus directe, un carrossage négatif à l’avant, une suspension adaptative en option (on va y revenir) et un mode Dynamic Plus, et je peux vous dire qu’elle est là, l’efficacité ! Des restylages comme ça, on en veut tous les jours.

Et c’est pas fini… Le 4 cylindres 2.0 TFSI en a aussi profité pour gagner 23 ch et 20 Nm, ce qui porte la puissance à 333 ch et le couple à 420 Nm. Des gains qui ne transfigurent pas la S3, même si ça la rapproche des 340 ch et 450 Nm de la toute première RS3 de 2011, mais qui, additionnés à la boîte revue qui offre des passages de rapports deux fois plus rapides qu’auparavant, distillent un caractère encore plus sportif. Ça reprend plus fort, plus tôt, et la gestion automatique de la boîte qui sait rester dans la bonne plage de régime en conduite sportive est d’un tel naturel qu’on ne ressent pas le besoin de se servir des (trop petites) palettes. Mais si vous préférez gérer vous-même, vous serez en plus ravi de découvrir que la nouvelle gestion autorise de rentrer des rapports à des régimes bien plus élevés qu’auparavant.

Avec toutes ces améliorations, la nouvelle Audi S3 – et on peut vraiment parler de “nouvelle” – devient un véritable outil. L’avant est plus incisif et plus précis. L’arrière, toujours aussi efficace, enroule mieux les virages et se montre un peu plus vivant dans le nouveau mode Dynamic Plus qui libère un peu l’ESP, tout en restant ultra-sécurisant. Les plus joueurs la trouveront donc toujours trop verrouillée. Quant à la sonorité, certes, ce n’est pas le 5 cylindres mais ce 4 pattes est évocateur. Il faut dire que notre modèle d’essai était équipé du silencieux Akrapovic en titane à quatre sorties, une option facturée 5000 € ! Vous avez bien lu, il ne s’agit pas d’une ligne titane mais “juste” du silencieux. Et je suis prêt à parier que sans, la S3 ne toussote pas non plus…

Un tarif à la limite du justifiable. Surtout en regard des “petits” 800 € réclamés pour la suspension adaptative Audi Drive Select. Et là, ça les vaut largement car l’amortissement passe de celui d’une berline presque ouatée en mode Confort à une vraie sportive en mode Dynamic et Dynamic Plus, tout en conservant un niveau de filtration impressionnant. Une dualité simplement impossible à obtenir avec une suspension passive, aussi bien tunée soit-elle, qui offre une plage d’utilisation ultra-large.

Mais alors, que reste-t-il à la RS 3 ? La rage, une brouette de chevaux pas forcément utilisables sur route ouverte, son mode drift et son look de go-fast. Car en plus la S3 se la joue discrète en se contentant de ses quatre sorties d’échappement (Akrapovic ou non) et de boucliers légèrement plus évocateurs. Ce qui est une bonne nouvelle pour passer inaperçu – votre voisin ne fera pas la différence avec une A3 de base sauf s’il bosse chez Audi… Elle a même perdu le logo S3 qui marquait la calandre de ses devancières, ce qui en fait le sleeper parfait ! Il va y avoir des surprises aux feux…

Reste le “détail” qui fâche, si les 63 000 € de base sont cohérents avec les prestations, les 60 000 € de malus condamnent la carrière de cette S3 avant même qu’elle n’ait commencée. Du moins dans notre beau pays qui a normalisé la taxe sur le plaisir. On s’attendait à un simple restylage, Audi a su pousser les curseurs dans tous les sens pour nous sortir une toute nouvelle S3 à la fois plus efficace, un (tout petit) peu plus ludique et beaucoup plus polyvalente, ce qui en fait peut-être la meilleure des A3 du catalogue

En savoir plus à ce sujet :

Audi S3

Année
2024
Prix mini
63000 €
Type de moteur
Thermique
Longueur
4505 mm
Largeur
1816 mm
Hauteur
1391 mm
Poids
1535 kg
Boîte de vitesses
S-Tronic
Nombre de rapports
7
Transmission
Transmission intégrale
Puissance
333 ch
Couple
420 Nm
0 à 100 km/h
4,7 s.
Vitesse max
250 km/h
Conso
8,1-8,5 l/100km
Rejets
185-193 g/km CO2