Skoda Enyaq iV 80

Le Skoda Enyaq iV, première "vraie" Skoda électrique de série, débarque avec de quoi faire de l'ombre au cousin VW ID.4

Thomas Riaud
Publié le : 10 septembre 2021

8 10

Comme à l’accoutumée chez Skoda, vous en avez bien plus que chez VW, pour bien moins cher

Les plus Ligne agréable, rapport prix-prestations, autonomie, habitabilité, coffre
Les moins Sonorité, infrastructures publiques de charge, temps de charge à domicile (13h)

Mettons les choses au clair : je n’aime pas les SUV. Et encore moins les voitures électriques, ces espèces de mixeurs ultra-connectés que l’on veut nous imposer au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. L’époque n’est plus à ce que j’affectionne, à savoir les grosses cylindrées thermiques qui font du bruit et qui vont vite. Cela étant posé, il me reste que 3 solutions. Aller vivre sur Mars, me suicider… ou tenter de vivre avec mon temps ! Bon, n’ayant pas la fibre d’un cosmonaute ni la moindre appétence pour la mort, je préfère lâchement me dévouer pour aller essayer, sur la pointe des pieds, le dernier de Skoda : l’Enyaq iV. Kezako ? Pour paraphraser un ex-président en talonnettes, « je vais vous le dire » ! C’est la première voiture électrique de Skoda (si l’on fait exception de la confidentielle Citigo), l’enseigne bon marché du groupe Volkswagen. La marque maline devrais-je dire, car vous allez voir que, comme à l’accoutumée chez Skoda, vous en avez bien plus que chez VW, pour bien moins cher !

En avoir « plus », cela commence par la taille, respectable, puisque même si ce SUV partage sa plateforme modulaire MEB avec d’autres modèles électriques du groupe Volkswagen, l’Enyaq réussi le tour de force de s’étaler sur 4m65 de long, là où une ID.4 stagne à 4m56. Et les différences sont bien plus marquées que cela, ne serait-ce qu’en se limitant au style. Face aux lignes assez molles de la VW ID.4, Skoda oppose au contraire des traits tendus, donnant un caractère fort à l’Enyaq. Et cela se retrouve jusque dans la calandre, traditionnellement pleine sur les modèles électriques, sauf que Skoda a choisi de lui donner du volume, renforçant ainsi l’agressivité de la proue. A noter que cette dernière peut être rétro-éclairée, une option qui plaira probablement davantage à la clientèle asiatique qu’européenne. Quoiqu’il en soit, le design de l’Enyaq, plus proche d’un crossover façon break surélevé que d’un classique SUV reste assez élégant, bien loin de l’univers habituel des voitures électriques avec son long capot. Et sa taille généreuse devient un réel atout à l’intérieur.

Ainsi, l’Enyaq répond parfaitement à sa vocation familiale en abritant un coffre de 580 litres (1700 litres en break), soit près de 40 litres de plus que sur une ID.4 ! Et comme dans toute Skoda qui se respecte, les aspects pratiques sont optimisés, à l’image du double fond aménagé dans le coffre, pour stocker le câble de recharge. Cet intérieur vaste et lumineux séduit aussi par sa présentation cossue, avec une finition valorisante. Un sentiment renforcé par la présence d’une immense dalle tactile de 13 pouces, une véritable « tout de contrôle » pour programmer sa recharge ou suivre sa consommation (compatible avec Android Auto et Apple CarPlay) qui contraste avec la petitesse du compteur situé face au conducteur. Heureusement, cet écran limité à seulement 5 pouces, qui affiche l’essentiel, peut être avantageusement complété par un affichage tête haute à réalité augmentée. Et on apprécie également la réhabilitation des bons vieux boutons physiques, plus pratiques à utiliser que les commandes « tout tactile »… imposées chez Volkswagen !

En héritant de la plateforme modulaire MEB, l’Enyaq multiple les configurations, en disposant d’un ou deux moteurs, alimentant 2 ou 4 roues motrices, avec des batteries plus ou moins performantes, ce qui détermine directement l’autonomie. Ainsi, la version de base 50 iV se limitera à seulement 340 km d’autonomie avec sa batterie de 58 kWh (pour 150 ch). Mouais, c’est plutôt moyen pour une auto à vocation familiale. La 80 iV de notre essai (qui devrait s’octroyer 70% des ventes), est bien plus fréquentable avec sa grosse batterie de 77 kWh (alimentant un moteur de 204 ch), lui autorisant un rayon d’action de 534 km (tablez plutôt sur 400 km dans la vraie vie !). Les plus exigeants – ou les plus pressés – pourront bientôt opter pour la sportive version RS iV (à transmission 4×4), délivrant jusqu’à 225 kW (soit 300 ch et 460 Nm), permettant d’abattre le 0 à 100 km/h en 6,2 s. Il sera sans doute tentant d’en user et abuser, le comportement routier étant à la hauteur malgré un poids approchant les 2 tonnes !Grâce à ses batteries logées dans le plancher, offrant un centre de gravité bas et une bonne répartition des masses, cette grosse propulsion vire à plat dans les virages. Et pour recharger, l’Enyaq dispose d’un connecteur Combo débutant à 7,2 kW (sur 50 iV), les versions les plus performantes tolérant une charge rapide en courant continu allant jusqu’à 125 kW, permettant de récupérer 80% du niveau de charge en 30 minutes (comptez une dizaine d’euros sur le réseau Ionity).

Nul doute qu’entre un large public et cet Enyaq, le courant devrait bien passer, grâce notamment à un prix d’attaque fixé à seulement 36 050 € hors bonus, notre version 80 iV, étant quant à elle facturée 47 770 €. Le Volkswagen ID.4 ne va pas lui dire merci…

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