Volvo V60 T8 R-Design

Le break hybride de 390 ch à l'essai

Tom HARRISON • Niels de GEYER
Publié le : 6 février 2019

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La meilleure des V60, ce qui n'est pas peu dire. Mais on aurait tout de même espéré qu'elle se dévergonde un peu plus dans cette version surpuissante.

De quelle Volvo V60 s’agit-il ?

Celle qui va vite, et qui se trouve aussi être la version hybride rechargeable. La V60 reprend à son tour la motorisation T8 des XC90, S /V90 et XC60, dont elle partage la plate-forme SPA. Elle profite comme elles d’une transmission intégrale avec un quatre-cylindres 2.0 essence sur le train avant et un petit moteur électrique sur le train arrière, pour un total de 390 ch et 640 Nm. Le 0 à 100 km/h est logiquement expédié en moins de 5 s, et vous pourrez accélérer jusqu’à atteindre la bride à 250 km/h. L’autonomie en mode tout électrique est annoncée à 49 km.

Belle auto, en tout cas !

N’est-ce pas ? Il faut dire que c’est une finition R-Design, ce qui correspond à M Sport chez BMW ou AMG-Line chez Mercedes. Comprenez un kit carrosserie chportif et une suspension légèrement raffermie. Ce niveau de gamme devrait représenter l’essentiel des ventes de la V60 toutes motorisations confondues (donc avec une majorité de Diesel).

Qu’est-ce que ça donne au volant ?

Notre essai a eu lieu en Laponie suédoise par -27°. Sur des lacs gelés, avec des pneus cloutés. Autant vous dire que c’était amusant, mais pas vraiment représentatif du comportement de la voiture sur la route. Cela dit, nous avons pu apprendre deux-trois choses malgré tout.

Tout d’abord, que les ressorts raffermis, les amortisseurs plus réactifs, les barres antiroulis plus épaisses et la garde au sol abaissée de 12 mm qui caractérisent la finition R-Design sont loin de bouleverser le caractère de la V60. Même si elle devient effectivement un peu plus ferme que les modèles standard, cela reste avant tout une voiture confortable et reposante. La R-Design semble plutôt agile malgré son gabarit. C’est objectivement la V60 la plus agréable à conduire de la gamme, mais ça n’en fait toujours pas une auto aussi amusante que ses concurrentes (même si elle n’en a jamais été aussi près).

Ceci dit, le kit carrosserie est de toute beauté, tandis qu’à bord la présentation et l’équipement sont exceptionnellement raffinés. Même sans le bonus châssis, la finition R-Design vaudrait le coup. L’auto ne rend pas a priori pas grand-chose en confort à une V60 standard, mais je rappelle qu’on parle d’un essai sur la neige et la glace. Qui sait ce que ces grosses jantes et cette suspension plus ferme donneront sur le bitume hexagonal…

Et le moteur ?

Ah, oui, c’est vrai. Tout d’abord, la T8 est performante. Plus que nécessaire, sans doute. Ensuite, elle est onctueuse à souhait. En conduite coulée, impossible de déterminer si c’est le moteur électrique, le quatre-cylindres ou les deux qui meuvent la bête. Il n’y a qu’en mettant pied au plancher que le moteur thermique se fait enfin entendre, et qu’on réalise que ce n’est pas le quatre-cylindres le plus mélodieux ni le plus feutré de la galaxie. C’est bien dommage, mais il s’acquitte tout de même très efficacement de sa tâche. Et comme c’est une R-Design, vous avez des palettes au volant pour reprendre la main. En pratique, vous en éprouverez rarement le besoin. La boîte de vitesses est très convenable – plus douce que sur les autres V60 dans nos souvenirs – mais reste moins réactive et intelligente que chez les allemands.

Ah. Verdict ?

Nous attendrons de pouvoir la tester sur de vraies routes pour émettre un jugement définitif, mais nos premières impressions laissent penser que c’est une excellente V60. Pléonasme, serais-je tenté d’écrire. Même si la puissance de la T8 est relativement superflue, et qu’elle n’est pas donnée. Par ailleurs, comme pour toutes les hybrides rechargeables, il faut que l’usage auquel vous la destinez corresponde au mode d’emploi : maximiser l’utilisation en 100 % électrique et recharger dès que possible. Si c’est dans vos cordes, foncez !

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