Audi Q3 35 TFSI S tronic S-Line

Encore une Audi qui gagne à ne pas être trop optionnée ?

Ollie KEW • Niels de GEYER
Publié le : 21 janvier 2019

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Avec l'ancienne boîte S Tronic et une finition plus soignée, le Q3 serait sans doute une référence. Mais avec des si...

Encore un nouveau SUV Audi ? Was ist das ?

Le Q3, deuxième du nom. Comme le premier a duré huit ans et demi, Audi a eu le temps de lui adjoindre un Q2 juste en dessous. Le nouveau Q3 grandit pour prendre ses distances.

Il le fallait de toute façon pour faire face à une concurrence beaucoup plus étoffée qu’à l’époque : Volvo XC40, BMW X1, Jaguar E-Pace, DS7 Crossback, en attendant l’arrivée imminente de la deuxième génération des Range Rover Evoque et Mercedes GLA.

Le nouveau Q3 a d’ailleurs bien plus d’allure que son prédécesseur, qui ressemblait à un gros jouet avec son empattement rabougri. La calandre a pris de l’assurance, les optiques sont plus complexes et plus anguleuses. Comme les hanches, musclées, qui suggèrent une auto sportive et agile.

Et elle l’est ?

Pas spécialement, non. Sauf si vous optez pour un 2 litres, mais ça implique la transmission intégrale et l’explosion du malus. Notre version 1.5 est nettement plus représentative de la réalité du marché. 150 ch, 133 g/km, roues avant motrices, boîte S Tronic en option, inutile de voir plus grand. Et vous n’êtes pas obligé de le choisir dans ce bleu ‘C’est un garçon !’, apanage de la finition S-Line.

Mais alors, autant se contenter d’un Volkswagen Tiguan, non ?

Vous pourriez, mais l’Audi fait mieux sur un certain nombre de points. Les sièges sont notamment plus accueillants et permettent de profiter d’une position de conduite plus basse, plus berlinisante. On peut aussi conduire perché si l’on préfère. Dans les deux cas, on est mieux que dans le Tiguan.

Comme celui de l’A1, l’intérieur du Q3 privilégie le nombre et la superficie des écrans à la qualité des matériaux. Toute la gamme a droit à une dalle centrale (de 8,8 pouces à 10 pouces) à la définition impressionnante et à la réactivité sans faille, tandis que l’instrumentation Virtual Cockpit plane toujours au-dessus de la concurrence, cinq ans après son introduction sur le TT.

Mais encore une fois, mettre des écrans partout ne suffit pas à faire premium si le reste de la présentation ne suit pas. Or l’aspect et le toucher des contreportes, des poignées ou des porte-gobelet, s’ils n’ont rien de déshonorant, ne sont pas plus flatteurs qu’à bord d’une Volkswagen.

En revanche, le Q3 est plus vaste. On a maintenant affaire à une vraie voiture familiale, avec un coffre aussi volumineux que bien fichu, et des rangements dignes de ce nom.

Est-ce qu’Audi a remédié au manque d’assurance de la boîte S Tronic et à sa tendance au staccato ?

Pas sur cette version, en tout cas. Autrefois, les double-embrayage Audi étaient systématiquement excellentes, réactives ou douces à souhait selon votre style de conduite. Mais les dernières en date, comme celle de l’A1 (ou de sa cousine la Volkswagen Polo), semblent avoir été complètement engourdies sous l’effet des changements de normes. À moins qu’une taupe de la concurrence ait saboté l’algorithme ?

En tout cas, la boîte n’est jamais d’accord avec votre pied droit, et il faut tellement forcer pour lui faire entendre raison qu’on se retrouve souvent à faire patiner le train avant. Pour le côté sportif et agile, on repassera.

L’A1 et le Q2 souffrent du même mal mais le Q3 étant une auto plus grosse, plus sérieuse, plus puissante, cette transition rien-rien-rien-PLEINE PUISSANCE est d’autant plus perturbante. Le Q3 est une auto reposante… la plupart du temps.

Quid du moteur ?

Contrairement à la transmission qui lui pourrit la vie, ce moteur continue à impressionner sous le capot du Q3. Le passage de quatre à deux cylindres à faible charge est parfaitement géré, et la puissance arrive de façon linéaire, moins brutale que chez certains concurrents.

Et le reste de la conduite ?

Pas mémorable. Ah si, le confort est assez ferme. Plus qu’à bord d’un Tiguan, parce que quelqu’un au marketing du groupe a décrété qu’une Audi devait être plus sportive qu’une Volkswagen. Par conséquent, il vire bien à plat, mais franchement, qui achète un Q3 pour aller taquiner les cordes ? Son job, c’est avant tout de l’image : faire bisquer les propriétaires de Qashqai à coup de clignotants dynamiques.

Et ça marche, non ?

Il faut reconnaître que tout bien pesé, le Q3 est suffisamment compétent pour être crédible sur le segment. Il est plus accueillant qu’un X1, plus agréable à regarder qu’un Tiguan, et les écrans qui tapissent la planche de bord feront se pâmer les technophiles. Cependant, il mérite une meilleure boîte de vitesses et, comme sur l’A1, une autre finition que S-Line si l’on tient à ses lombaires.

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