Ferrari F8 Tributo

C'est peut-être la dernière de sa lignée. Attention : émotions fortes

Jason BARLOW • Niels de GEYER
Publié le : 5 septembre 2019

9 10
Le plus beau cadeau d’adieu dont on puisse rêver pour la lignée des berlinettes V8, et indubitablement l’une des superstars de l’année.

Au volant

Si une Ferrari se doit d’accrocher le regard, elle est avant tout faite pour être conduite, et de ce point de vue la F8 Tributo est un chef-d’œuvre absolu d’ingénierie. L’expérience atteint de nouveaux sommets, et pas toujours de la façon dont l’imagine. Oui, la F8 est tellement vigoureuse qu’on enrichit spontanément son répertoire de jurons à chaque accélération, et même si la boîte à double embrayage et sept rapports n’est pas tout à fait aussi fulgurante que sur la Pista, la débauche d’énergie de cette voiture est surréaliste. Mais sa sérénité lorsqu’on écrase l’accélérateur en 5e à 60 km/h ou que l’on cruise tranquillement en 7e est tout aussi impressionnante. Rarement un moteur si violent avait été si docile.

La suralimentation se traduit par une poussée monumentale, n’importe où, n’importe quand, sans dégrader la réponse à l’accélérateur et de façon extraordinairement linéaire grâce au système de gestion variable du couple. La maîtrise du confort et des mouvements de caisse épate tout autant compte tenu des forces à l’œuvre, et ce sans renoncer à l’efficacité de la Pista. On peut compter pour cela sur les algorithmes affinés des différents systèmes d’assistance et de contrôle de trajectoire (dont un Ferrari Dynamic Enhancer désormais disponible même en mode Race), pour des réactions toujours plus immédiates et transparentes à la limite. Il faut moins d’angle de volant pour provoquer puis entretenir la glisse. Bref, les bizuts réduiront les risques d’accident tandis que les experts pourront s’adonner au drift sans transpirer (ce qui n’a pas toujours été le cas sur les Ferrari à V8 central arrière). Laissez tout l’arsenal enclenché et la F8 se chargera de canaliser la puissance pour vous catapulter en sortie de virage. Les Ferrari sont désormais des superordinateurs sur roue, mais les sensations restent pures. Même l’action du rupteur a été peaufinée pour laisser libre cours à la furie du V8 jusqu’à 8 000 tr/min tout rond.

Sur la piste de Fiorano, nous avons eu en main une F8 chaussée de Michelin Pilot Sport Cup 2. Ces pneus sont magiques. La F8 a un train avant étonnant, mais l’arrière reste imperturbable jusqu’à la corde. Une fois les garde-fous électroniques déconnectés, les lois de la physique se rappellent à votre bon souvenir, et la vivacité de la F8 implique de rester sur le qui-vive. Le châssis ne pardonne donc pas tout, mais l’électronique ne dissimule aucun vice. Comme sur toutes les Ferrari du XXIe siècle, la direction semble trop directe au premier abord mais devient rapidement addictive. Et les freins, des carbone-céramique signés Brembo, sont sensationnels.

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