Kia Proceed GT

Un break de chasse plein de charme mais qui manque un peu de punch

Loïc DEPAILLER
Publié le : 3 septembre 2019

7 10
Un vrai break de chasse, pratique ET avec du style. Dommage que le ramage ne soit pas à la hauteur du plumage…

Suivre l’évolution du Proceed est un peu compliqué. Né coupé trois portes pour épauler la Ceed, il s’est transformé d’un coup de baguette magique en “shooting brake” (break de chasse in french in ze text) avec cette nouvelle génération. Un produit de microniche sachant que Kia dispose aussi d’un “vrai” break dans sa gamme avec la Ceed SW (en attendant le SUV XCeed, vous suivez ?). Les véhicules de ce genre ne sont pas légion ; il y a le CLA – aux dimensions comparables – ainsi que le gros CLS chez Mercedes et le 508 SW chez Peugeot. Avec ce Proceed, Kia vise une clientèle huppée, les finitions se cantonnent volontairement au haut de gamme et il y a même une version GT forte de 204 ch venant chapeauter les motorisations classiques (136 ch en diesel, 120 ou 140 ch en essence).

Le design intérieur manque un peu d’audace mais les sièges presque baquets offrent un bon compromis entre confort et maintien, la finition est difficilement critiquable, l’équipement pléthorique et le Proceed ne sacrifie pas les aspects pratiques sur l’autel du style. Certes, la garde au toit des passagers est inférieure mais c’est à peu près tout. Même le coffre ne perd qu’une fraction de son volume (594 l contre 625 pour le Ceed SW). L’autre bonne nouvelle, c’est que le surcoût face au SW est marginal, à peine 1000 €.

Nous avons jeté notre dévolu sur la GT, qui a droit à des réglages de suspensions spécifiques : des ressorts raffermis couplés à des barres antiroulis assouplies. Le résultat colle bien à l’appellation Grand Tourisme du modèle avec un train avant un peu plus incisif et un roulis contenu, mais le compromis global de la tenue de route est toujours plus focalisé sur le confort et la polyvalence que la sportivité.

D’ailleurs, la philosophie de l’ensemble moteur-boîte est à l’avenant. Le bloc essence couplé à une boîte double embrayage 7 rapports mise plus sur sa disponibilité et sa rondeur que sur son caractère pour séduire. Le couple maximum est disponible dès 1500 tr/min et jusqu’à 5000 tr/min, mais la poussée s’édulcore au-delà de 6000 tours. Côté boîte, oubliez le mode manuel, pas assez rapide au rétrogradage. En automatique en revanche, elle est presque parfaite, à la fois douce et réactive, même si elle s’est montrée hésitante et un peu brutale sur les relances à basse vitesse en de rares occasions lors de notre essai.

Bref, malgré son look unique et original (et une campagne Kia qui survend un peu trop son côté dynamique), le Proceed est plus un SW en robe du soir qu’une mini-Stinger. Un bon produit, homogène et cohérent mais qui manque un peu de piquant…

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