Volkswagen Golf GTI TCR

Au volant de la plus radicale des Golf GTI... ou pas

Stephen DOBIE • Niels de GEYER
Publié le : 28 janvier 2019

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Malgré son nom de pistarde, la TCR se résume à une super-Golf GTI. On espérait davantage, mais c'est déjà beaucoup.

Encore une Golf hardcore ?

On dirait bien, oui. La Golf GTI TCR est une série spéciale pour dire adieu à la Golf VII GTI.

Si Mini ou Renault Sport aiment bien enlever la banquette arrière et coller des semi-slicks à leurs modèles en fin de carrière, la TCR ne brille pas par sa radicalité, contrairement à la fabuleuse Golf GTI Clubsport S de 2016 (à laquelle la France n’avait pas eu droit).

Et donc à quoi ressemble-t-elle, celle-ci ?

Elle évoque davantage la Clubsport tout court, quoique encore plus chère (47 590 €, ouille). Le prix de l’exclusivité, puisqu’elle sera limitée à 100 exemplaires en France (tous en cinq portes), et d’un équipement exhaustif alors qu’on peut la commander en trois portes presque toute nue pour 8 500 € de moins en Allemagne.

La puissance reste sous la barre des 300 ch (290, comme sur la Clubsport, soit 45 de plus que sur la GTI Performance) et n’est transmise qu’aux roues avant, via une boîte DSG7 obligatoire. Ça fait assez mince comme référence à la Golf TCR de supertourisme, disponible en DSG6 pour les gentlemen drivers en plus de la boîte séquentielle. Oui, bon, il y a aussi les boucliers redessinés et surtout, surtout, les stickers en nid d’abeilles.

Et si on creuse un peu, a-t-elle des gènes de voiture de course ?

Vite fait, alors… Il s’agit à peu de chose près d’une GTI Performance avec plus de chevaux. Elle en reprend l‘autobloquant et y ajoute en série des jantes 19 pouces spécifiques, des disques de frein arrière ventilés comme à l’avant, la suspension pilotée DCC.

Le 0 à 100 km/h en 5,6 s est le plus rapide de l’histoire des GTI, si vous cherchiez une justification à la DSG.

Et ça donne quoi ?

Autant le dire tout de suite, la Golf TCR est plus Golf que TCR. Elle reste très polie quand on la cravache. On n’est pas secoué dans tous les sens comme à bord d’une pistarde de profession, tout simplement parce que ça n’en est pas une. C’est avant tout une Golf GTI, un poil plus affûtée mais c’est tout.

Elle vire sec, obéit au doigt et à l’œil, resserre docilement la trajectoire au lever de pied et s’accommode de tout ce qu’on lui jette sous les roues. Cette sérénité la rend extrêmement facile à conduire vite, y compris sur le mouillé, ce dont certaines rivales plus turbulentes ne peuvent pas se vanter.

Mais cela signifie aussi qu’elle est moins gratifiante à conduire qu’une Hyundai i30N, une Peugeot 308 GTI ou une Renault Mégane RS aux allures usuelles, sans parler de l’ancienne Golf Clubsport. N’espérez pas de joyeux survirage, elle préfère le grip, la précision, l‘efficacité.

Un peu comme une Civic Type R ?

C’est l’esprit, même si la Golf accuse un évident déficit de puissance face à la Honda. Elle reste extrêmement véloce, une impression exacerbée par les passages de rapport fulgurants. Les puristes auront beau regretter la boîte manuelle, la DSG est incroyablement performante de nos jours.

Le moteur est lui aussi exceptionnel. Calez-vous en troisième, sentez le couple déferler dès 2 000 tr/min jusqu’à une mélodieuse envolée finale à l’approche de la zone rouge : on en redemande. Il est d’autant plus regrettable que la DSG finisse par changer de rapport sans qu’on lui ait rien demandé même quand elle est censée être en mode manuel. Une manie qui impose d’anticiper légèrement le clic sur la palette de droite si l’on veut se sentir pleinement maître de sa conduite.

Et sur circuit, elle se débrouille ?

Comme souvent, la piste ne fait qu’accentuer les principaux traits du comportement. Ici, ça donne du grip à n’en plus finir, et la confiance qui va avec. Pour apprendre les trajectoires sur un circuit qu’on découvre, il n’y a pas mieux. Mais ensuite, plus on force, plus il faut se battre avec le sous-virage. Malgré son nom de voiture de course, la Golf TCR est avant tout destinée à la route.

Et dans cet environnement, c’est une sacrée bonne auto, il faut bien le dire. On a rarement fait une Golf plus performante ou plus tranchante que celle-ci, et je préfère la légèreté et le comportement plus joueur des GTI traction à la R et ses quatre roues motrices.

« Rarement », ça ne veut pas dire jamais. Et en guise de bouquet final, on aurait pu s’attendre à quelque chose d’au moins aussi époustouflant que la Clubsport S. Mais dans l’absolu, si vous considérez que la polyvalence est une composante essentielle d’une GTI, alors on ne fait pas beaucoup mieux que la TCR.

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