Si un jour votre grille-pain est en fibre de carbone et offre la même rigidité structurelle qu’une F1, ce sera sûrement parce que Prodrive existe. Le géant britannique des sports mécaniques et de l’ingénierie a en effet à son actif non seulement des titres dans toutes les disciplines (y compris la Formule 1), mais aussi des choses plus concrètes comme des systèmes aérodynamiques actifs, des carburants durables ou des vélos.
Il n’est donc guère surprenant de découvrir que l’entreprise a employé son expertise à développer l’un des plus beaux simulateurs de course jamais vus. Le patron David Richards, qui a fondé Prodrive en 1983, a expliqué à TopGear.com pourquoi.
« On a assisté à une explosion de l’e-sport, accélérée par les confinements. Mais ça va bien au-delà. Cela démocratise le sport automobile, le rend plus accessible à un public nouveau et plus jeune. » Plus accessible, tout est relatif puisque Prodrive facture son simulateur 39 000 £ hors taxe (45 000 €). Mais le pedigree est bien là.
Richards a en effet tenu à ce que le produit portant le nom de son entreprise offre les prestations requises par un pilote professionnel. Le simulateur inclut un pédalier et un volant à retour de force. « Je vais l’utiliser moi-même en amont de quelques événements historiques auxquels je participe », explique Richards.
À l’intérieur de la monocoque en carbone se trouve un somptueux écran 49 pouces en 5K et un siège Cobra « Nogaro Street », avec Assetto Corsa préinstallé. À l’extérieur, on est davantage dans le mobilier contemporain que dans le simracing. La coque est entourée d’un cadre formé de 16 fines couches de bouleau « cuites à la vapeur » ensemble puis recouvertes d’un vernis noir laqué. C’est à môssieur Ian Callum qu’on doit cette silhouette épurée.
« La plupart des simulateurs existants sont juste des appareils fonctionnels, un ensemble de pièces au style rudimentaire, explique-t-il. En un mot, ils sont moches. » La mission de Callum était de créer quelque chose qui ne déparerait pas dans votre salon. En supposant que vous disposiez d’un salon assez grand pour mettre en valeur son travail, parce que ce serait tout de même dommage de caser cette sculpture de carbone et de bois entre la planche à repasser et l’aspirateur.
« Nous nous sommes inspirés du grand piano qui trône dans la maison de David Richards. C’est une bonne analogie car c’est là aussi un instrument, mais élégant. J’aime à penser que nous avons fait passé les simulateurs de la salle d’arcade à la salle d’opéra. »
45 000 € hors taxe, c’est toujours moitié moins que le simulateur Aston Martin, par exemple, mais ça reste une somme face aux 5 000 € qu’il faut compter pour une belle configuration de simracing dans le commerce. Cependant, aucune de ces dernières ne sera jamais aussi décorative dans votre salon. Et puis c’est aussi ça qui vous permettra peut-être, un jour, d’avoir votre grille-pain en fibre de carbone…
