Ce que vous voyez ci-dessus est vraiment une voiture très, très spéciale. Il s’agit de l’une des deux « SuperVette » conçues par le pilote et préparateur John Greenwood et l’ingénieur Bob Riley pour le championnat IMSA à la fin des années 70.
Ce n’est pas qu’une impression, l’engin est monstrueux. Au milieu des années 70, l’IMSA (l’endurance américaine) modifie sa réglementation et crée les catégories All American GT (AAGT), puis GTX. L’objectif est clair : permettre aux écuries locales de contester l’hégémonie des Porsche 911 Carrera RSR. Il est donc désormais permis d’engager des « GT » construites autour d’un châssis tubulaire. Dans ce cadre, John Greenwood développe la SuperVette, avec des panneaux en fibre de verre bodybuildés à l’excès et un V8 big block de 8,2 l pour plus de 700 ch. Inutile de préciser que la chose n’a plus qu’un lointain rapport avec la Corvette C3 de série…
Le châssis n°1 fait ses débuts en 1977. C’est-à-dire l’année où Porsche commence à vendre sa nouvelle 935 aux écuries privées… Caramba, encore raté.
La voiture ici présentée est le second et dernier châssis, acheté fin 1977 et engagé en 78 par John Paul Sr et son écurie JLP Racing, qui sortent alors de plusieurs saisons en Carrera RSR. Par rapport à la première voiture, les voies sont réduites et l’aérodynamique retravaillée (par Greenwood et son équipe), tandis que John Paul fait installer un V8 tout alu issu de l’ancien championnat Can-Am, fort de quelque 750 ch et 1 100 Nm, qui passent aux énormes pneus arrière via une boîte manuelle à quatre rapports.
Après deux podiums et trois top 5 dans l’ombre des intouchables 935, John Paul jette l’éponge et vend sa voiture. Elle sera de nouveau alignée pour une saison complète en 1982 avant de prendre définitivement sa retraite.
Elle est actuellement à vendre chez le courtier californien Canepa, qui l’a fait entièrement restaurer dans sa superbe livrée or-azur d’origine.
« La Corvette de course la plus puissante et la plus brutale jamais conçue« , résume le catalogue. On veut bien le croire.