Une Corvette de 1 267 ch. Et pas un dragster artisanal, s’il vous plaît : un modèle de série, homologué pour la route. Malgré ses 1078 ch, il s’avère que la ZR1 n’était pas le boss final.
Veuillez accueillir la Corvette ZR1X, ci-devant « Zora » selon les rumeurs (en hommage au légendaire ingénieur Zora Arkus-Duntov, apôtre d’une Corvette à moteur central dès les années 1960). Comme son nom l’indique, elle reprend le V8 5,5 l biturbo de la ZR1… et lui associe le moteur électrique de la Corvette E-Ray hybride sur l’essieu avant, ce qui lui permet de disposer de quatre roues motrices.
Ces 1 267 ch autoriseront si tout se passe bien un 0 à 100 km/h en moins de 2 s, et un quart de mile (400 m départ arrêté) sous les 9 s. Au cas où vous auriez du mal à réaliser, c’est mieux qu’une Ferrari F80 (1 200 ch, 0 à 100 km/h en 2,15 s). Une Ferrari F80 qui coûte 3,6 millions d’euros.
Et la ZR1X n’est pas une série limitée, elle. Ce sera une version à part entière, qui viendra coiffer la gamme d’ici la fin de l’année. Elle ne vient pas non plus de nulle part. Selon Keith Badgley, ingénieur responsable du développement, cette voiture « a toujours fait partie du projet C8. Nous l’appelions notre ‘voiture fourre-tout’, parce qu’on y a mis tout ce qu’on avait sous la main. C’était l’hypercar que nous voulions parachever. »
Si le V8 de la ZR1 a été repris tel quel, le système hybride de l’E-Ray a été revu. « La batterie est la même, mais nous avons optimisé l’architecture pour pouvoir en tirer 20 % de puissance en plus », explique Badgley. Le moteur électrique sur l’essieu avant développe maintenant 189 ch.
La batterie 1,9 kWh et l’électronique de puissance prennent place dans le tunnel central. Au-delà de 257 km/h, le moteur électrique n’est plus sollicité et la ZR1X redevient donc une « simple » propulsione de « seulement » 1 078 ch. L’hybridation ajoutant quelque 115 kg au poids de la ZR1, on peut s’attendre à un poids à sec aux alentours de 1 780 kg.
À ce chapitre, la Corvette ZR1X ne peut rivaliser avec les Ferrari F80 (1 525 kg) ou McLaren W1 (1 400 kg pour 1 275 ch). Elle devrait donc pouvoir les tenir jusqu’à 100 ou 110 km/h mais au-delà – et sur circuit – l’aristocratie européenne devrait reprendre le dessus sans trop de problèmes.
Chevrolet se refuse d’ailleurs à imposer un terrain de jeu. Selon la marque, la ZR1X est davantage vouée à un usage routier, mais elle a aussi été conçue pour s’aventurer sur circuit. En sachant qu’il n’y a de toute façon quasiment aucun tronçon de route ouverte sur cette planète où l’on pourra rester légalement plus de 3 s pied au plancher…
Sur le papier, le freinage est exceptionnel : des disques carbone-céramique de 420 mm, pincés par des étriers Alcon à dix pistons. Sur le Nürburgring, la ZR1X aurait atteint 1,9 g négatif en passant de 300 à 190 km/h à l’abord de Tiergarten.
Comme la ZR1, la ZR1X sera proposée en deux versions : une standard, dotée d’un petit aileron arrière et chaussée de Michelin Pilot Sport 4 S, et une autre équipée d’un pack ZTK incluant un aileron arrière hypertrophié et des Pilot Sport Cup 2 R. Toutes deux seront disponibles en coupé ET en cabriolet.
Les tarifs n’ont pas encore été dévoilés mais on peut s’attendre à un supplément de 20 ou 30 000 € par rapport à la ZR1, soit environ 200 000 € outre-Atlantique. Pas assez chère, mon fils ?