Audi SQ8

Le Q8 a enfin droit à un peu plus de watts en récupérant le V8 Diesel de 435 ch du SQ7. Est-ce que ça valait le coup ?

Tom HARRISON • Niels de GEYER
Publié le : 3 juillet 2019

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Le SQ8 fait mieux que tenir son rang parmi les SUV coupés hautes performances. Rapide, plaisant, accueillant, il tient toutes ses promesses. Mais voilà, le SQ7, lui, dépassait les siennes...

Au volant

Sous une carrosserie plus râblée, le SQ8 est techniquement plus ou moins la même voiture qu’un SQ7 et montre sans surprise un comportement très proche. Ce qui est loin d’être une mauvaise nouvelle car, R8 mise à part, le SQ7 est peut-être paradoxalement l’Audi hautes performances la plus convaincante : la RS6 est actuellement dans les limbes, et les dernières S sont un peu décevantes. Alors qu’un SUV sept places avec un V8 qui glougloute et un penchant inavoué pour le survirage, ça ne se refuse pas.

Le V8 a évolué, mais pas la feuille de chronos, ou à peine. Même avec le générateur de son, il est plus discret, et il paraît avoir légèrement perdu en vigueur et en répondant. Bien sûr, il y a toujours un petit délai avec un moteur turbo (c’était le cas sur le SQ7), mais avec toute cette technologie en plus, nous nous attendions à moins d’inertie.

Plus préoccupante est la façon dont il délivre sa puissance. C’est censé être onctueux et linéaire jusqu’à la zone rouge, mais il y a un trou vers 3 300 tr/min qui n’a rien à faire là, avant que le deuxième turbo vienne à la rescousse. Cela ne se produit qu’à pleine charge. Audi évoque l’altitude et la température (le sud de la France au mois de juin, certes), mais ça reste étrange.

Les mises en vitesse ne posent évidemment aucun problème, avec suffisamment de couple pour que changer de rapport devienne plus une formalité qu’une nécessité. Et quand on le fait, la boîte auto à huit rapports s’exécute allègrement, ce qui n’est pas toujours le cas sur les transmissions actuelles du groupe, souvent castrées pour complaire aux normes environnementales. Rien à voir avec un Q8 50 TDI, par exemple.

Le système antiroulis actif continue de faire virer cet énorme engin à plat au mépris de toutes les lois de la physique, tandis que les roues arrière directrices (qui tournent dans le sens contraire des roues avant à basse vitesse pour la maniabilité, et dans le même sens à haute vitesse pour la stabilité) sont particulièrement transparentes à l’usage. On n’a donc pas l’impression d’être constamment en survirage (coucou Renault Mégane RS). Le confort est ferme, mais très supportable même avec les jantes 22 pouces.

Notre principal grief est que le SQ8 est censé être une variante plus dynamique du SQ7. Après tout, c’est la raison d’être de tous ces SUV coupés. Or, silhouette mise à part, ce n’est pas vraiment le cas. Pour tout dire, le SQ8 paraîtrait même un poil moins enthousiasmant que son grand frère dans nos souvenirs. Moins exubérant, plus consensuel.

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