Laissez-nous vous présenter Taigo – prononcez “Taille-Go” – le dernier-né de chez Volkswagen. Point de surprise, il s’agit d’un nouveau SUV. Le huitième de la gamme VW ! Pas mal d’entre nous ont connu des époques où l’ensemble de la gamme VW présentait moins de modèles que ça. La première question est donc de savoir où il va bien pouvoir se placer dans la gamme. Surtout face à ses “Bro” les plus proches que sont le T-Cross et le T-Roc. Et franchement, c’est à se demander si lui-même le sait.

En attaquant à 24 940 € très exactement, le nouveau Taigo est le moins cher de tous. Mais pas le plus petit, loin de là, puisqu’il est plus long de quelques millimètres que le T-Roc. Pourtant, c’est avec le T-Cross qu’il fait plate-forme commune. La même que la Polo. Alors que le T-Roc repose sur celle de la Golf, ce qui lui permet d’offrir des motorisations plus conséquentes, jusqu’aux 300 ch de la version R. Si je ne vous ai pas encore totalement perdu, je peux ajouter que malgré sa ligne de toit fuyante de coupé, le Taigo offre 438 l de coffre, soit presque autant que les 445 l du T-Roc et bien plus que les 385 l du T-Cross.

En clair, il est impossible de classer ce nouveau Taigo de manière conventionnelle. Une fois n’est pas coutume, le discours marketing vise juste – avec un peu de cérémonial quand même – quand on nous dit qu’au-delà d’une question de gamme, c’est une question de philosophie. Le T-Cross est plus urbain, le T-Roc un peu plus huppé et le Taigo plus… “hype”, plus dans l’air du temps.

Et c’est vrai qu’il a un physique aguicheur. La face avant fait plus sportive que celle du T-Cross et le bandeau qui barre le hayon fait moins plastique. À l’intérieur, on retrouve sans surprise la planche de bord de la Polo avec un affichage numérique sur toutes les versions et une qualité d’assemblage sans reproches.

Sa forte proximité génétique avec le T-Cross et la Polo lui impose certaines limites, notamment pour ce qui est des trains roulants – pas de transmission intégrale – et des motorisations. Le Taigo ne propose que trois blocs essence, deux 3 cylindres de 95 et 110 ch et un 4 cylindres 150 ch, et pas de diesel. Vu l’ambiance et l’usage “normal” de ce genre de petit SUV, ça semble logique. En revanche, ni hybride ni électrique, ce qui est plus étonnant. Et si VW affirme que ce ne sont pas les motorisations les plus adaptées à ce gabarit, ça risque quand même de “ne pas conduire certains clients en concessions”.

Nous avons pu prendre le volant des deux motorisations les plus puissantes et nous ne saurions que trop vous conseiller la version 150 ch. Pas juste pour avoir la plus grosse, mais parce que c’est la seule à distiller un réel agrément de conduite. Sans être sportive, elle dispose d’une bonne réserve de puissance et se montre agréable même dans le sinueux où la boîte DSG 7 fait bien le boulot et où l’ensemble reste cohérent sans prendre trop de roulis. La version 110 ch profite évidemment du même compromis confort/dynamisme, mais les relances sont aussi sonores que poussives. Si on était méchants, on aurait presque l’impression de rouler avec une boîte CVT. Mais vous nous connaissez, nous ne sommes jamais méchants…

Cette proposition est originale sur un marché où, justement, il faut savoir se démarquer et, avantage non négligeable, le Taigo a su conserver des tarifs contenus malgré son badge. Si l’absence d’hybridation ne lui coûte pas trop de clients, vous devriez en croiser un paquet d’ici peu.