Beaucoup de jeux ont marqué les années 90 mais, dans le lot, on peut en noter deux en particulier qui ont eu une carrière singulière en entraînant derrière eux une flopée de clones plus ou moins réussis : Mario Kart et Street Fighter II. Il était donc logique de voir un jour débarquer une version hybride avec des personnages inspirés de Street Fighter pilotant des karts. C’est donc pour ça qu’il est inutile de chercher un quelconque rapport entre le titre de ce jeu, Street Racer, et les courses de rue sauvages. Il n’y en a aucun. Il s’agit simplement d’une astuce pour rendre aussi limpide que possible la “libre inspiration” de ce titre sans pour autant avoir à réveiller le moindre avocat. Well done, Bob !

Au-delà de l’exploit de proposer en vente libre un plagiat éhonté de non pas un mais bien deux des plus grands hits du moment en un seul jeu, Street Racer vous proposait donc de participer à des courses de kart dans lesquelles, si vous vouliez causer des dégâts à vos adversaires, il n’était pas question de leur lancer des bananes ou des carapaces mais bien de les cogner, directement. Chacun des personnages disposait pour cela de deux attaques spéciales. Des personnages dont on aurait presque pu discerner des inspirations… Je suis presque sûr que dans un premier temps le Sumo venu du futur s’appelait Kawasaki et que le sorcier vaudou s’appelait SimDhal, mais ça, c’était avant que l’avocat ne se réveille… Chaque personnage avait ses propres attaques. Franck Instein, un monstre faisant étonnamment penser à Frankenstein – mais ça n’était probablement qu’une coïncidence – pouvait invoquer un spectre hurlant assez effrayant pour faire faire un écart à ses assaillants, Helmut von Pointenegger pouvait transformer son kart en chasseur de la Première Guerre mondiale quelques instants, ou encore Biff, un jeune à crâne rasé au look… discutable, s’acharnait à mettre des coups de batte à qui s’approchait trop près. 

Disponible sur plusieurs plates-formes, Street Racer a été l’un des premiers jeux à tirer parti des multitaps qui permettaient de doubler le nombre de manettes, et donc de joueurs, connectés sur la SEGA Saturn. Il était donc possible de jouer à 8 joueurs. Mais en 1994, avec 8 joueurs sur une télé en écran splitté, ça devait faire une douzaine de pixels par joueur…

Street Racer n’était cependant pas qu’un plagiat, il proposait également différents modes de jeu, dont le Rumble ou le mode Soccer qui a peut-être bien inspiré Rocket League…