Pour son 120e anniversaire, Fiat est venue à Genève avec un concept car baptisé en toute simplicité 120. Ou plutôt ‘Centoventi’, dans sa langue maternelle. Sa mission : démocratiser la voiture électrique.

Parce que quand il s’agit de démocratiser, Fiat en connaît un rayon. C’est la 500 qui a mis l’Italie sur les routes après-guerre, et la Panda qui a réinventé la voiture économique dans les années 80. Sauf que la prochaine fois, l’auto sera sans doute électrique et hautement personnalisable.

La version de production de la Centoventi (3,69 m de long, soit le gabarit de la Panda actuelle) serait ainsi produite en une seule couleur de base. Libre à vous ensuite de choisir entre quatre modèles de carrosserie, de boucliers, d’enjoliveurs et de toit (en toile, en plastique bicolore, avec coffre ou panneau solaire intégré). Soit, si nos calculs sont bons, 256 combinaisons sans compter les couleurs et les accessoires. Que vous pourrez modifier quand bon vous semble.

La flexibilité est aussi de mise pour la batterie, modulaire. Dans sa grande bonté, Fiat promet une autonomie de 100 km sur le modèle de base, mais vous pouvez acheter la voiture avec un pack de deux, trois ou quatre batteries identiques, chacune rallongeant d’autant l’autonomie (en revanche, la marque a malencontreusement omis de mentionner leur poids). Celles-ci sont logées dans le plancher et peuvent être ajoutées ou retirées très simplement en atelier. Une batterie supplémentaire sous le siège passager, amovible par le client et rechargeable sur secteur comme celle d’un vélo électrique, est également proposée. En tout, avec un maximum de cinq batteries, l’autonomie théorique peut donc atteindre 500 km.

L’habitacle est tout aussi minimaliste. La planche de bord, réinterprétant celle la Panda originelle, est moulée d’un bloc et percée de trous. On peut y fixer, façon Lego, une boîte à gants ou d’autres accessoires (dont une bonne partie sont imprimables en 3D), et opter pour un vrai système infotainment intégré en plus de l’écran d’instrumentation de série, connecté au smartphone du conducteur. Les panneaux de contreportes sont également personnalisables, de même que les sièges ultralégers en plastique teinté dans la masse.

Citroën nous a déjà fait le coup de la « voiture essentielle » avec son concept C4 Cactus. La version de série avait conservé le design mais totalement oblitéré l’esprit. Fiat ne se défilera pas, promet François Olivier, directeur marketing de la marque. « Fiat est reconnue pour ses autos simples et pratiques. Certains ajouteraient ‘pas chères’, mais nous considérons que nous avons une légitimité sur ce marché. »

« L’Italie a une véritable mission sociale, celle de démocratiser la mobilité. Si nous pouvons être ceux qui parviennent à créer la voiture électrique pour tous, alors c’est notre devoir. » Ce concept donnera naissance à la voiture électrique la plus abordable du marché « d’ici deux à trois ans », promet-il.

Ce qui ferait de la Centoventi un très joli cadeau au monde. Joyeux anniversaire, Fiat.