Encore une victime de la SUVisation galopante : la nouvelle Citroën C3, quatrième du nom, est 10 cm plus haute que la précédente et perd les rondeurs de ses devancières pour ressembler désormais à un bébé C5 Aircross. À 1,57 m de haut, elle toise un Peugeot 2008 ou un Jeep Avenger de 5 cm ! Ce qui ne l’empêche pas, derrière ce mufle vertical inspiré du sympathique concept car Oli et frappé pour la première fois du nouveau logo Art déco de la marque, de conserver à peu de chose près l’empreinte au sol raisonnable de sa devancière (4,01 m de long sur 1,76 m de large).
Si l’on veut être précis, ce n’est pas la nouvelle C3 que vous avez sous les yeux mais pour l’instant l’ë-C3, son inédite version électrique. Elle étrenne chez nous la plate-forme « Smart Car », version économique de la CMP des modèles Stellantis du segment B (et de la C4), déjà utilisée par les C3 asiatiques et sud-américaines. Elle adopte un moteur électrique de 113 ch alimenté par une batterie 44 kWh, de quoi promettre un 0 à 100 km/h « en 11 secondes environ », 135 km/h en pointe, une autonomie de 320 km WLTP et des charges rapides à 100 kW (de 20 à 80 % de batterie en 26 minutes).
Rien de très émoustillant sur le papier, notamment face aux cousines Peugeot e-208 et Opel Corsa électriques (156 ch, 51 kWh, 0 à 100 km/h en 8,2 s, 400 km d’autonomie). Sauf que la Citroën attaquera à 23 300 € avant bonus, en attendant une version plus modeste offrant 200 km d’autonomie sous la barre des 20 000 €. Tout de suite plus tentant à côté d’une Peugeot affichée à 35 000 € minimum…
Dans l’autre sens, les carottes semblent cuites pour une Dacia Spring bien plus petite et incapable de s’aventurer au large même dans sa version la plus performante (65 ch, 27,4 kWh, 230 km d’autonomie et 0 à 100 km/h en 13,7 s, pour 22 300 €). Et ce sans même prendre en compte le nouveau calcul du bonus écologique en 2024, qui devrait avantager la C3 fabriquée en Slovaquie par rapport à la Dacia venue de Chine.
Toujours chez Dacia, la Sandero devrait également avoir du souci à se faire quand arriveront les C3 thermiques. Notez toutefois que la roumaine, dont la présentation a fait un bond de géant sur la dernière génération, n’aura plus vraiment de leçon à recevoir de la française en qualité perçue. Conformément à son nouveau positionnement de cost-killeuse, la C3 a en effet largement revu ses ambitions à la baisse. Laqués entre les sièges ou mats texturés ailleurs, les plastiques ne sont pas flatteurs, et ce n’est pas le tissu gris tendu au premier étage de la planche de bord qui va égayer l’atmosphère, sauf à y voir un hommage à la première Fiat Panda.
C’est donc pour le moins austère à bord, surtout après une C3 III portée sur le cocooning. Et si Citroën dit avoir grapillé 2 cm en longueur aux genoux et largeur aux épaules, on est nettement moins bien assis à l’arrière dans cette version électrique à cause d’un plancher rehaussé de quelques centimètres par rapport à la thermique. Malgré un seuil haut perché, le coffre est très honnête aux standards d’une citadine électrique avec ses 310 l.
En dépit de l’ambiance tristounette, la présentation et l’ergonomie sont intéressantes entre un petit volant ovale et et une instrumentation minimaliste (une ligne d’écran projetée au pied du pare-brise). Un i-cockpit du pauvre qui, grâce à sa simplicité, ne devrait pas souffrir des mêmes tares que son homologue Peugeot, avec ses compteurs cachés par le volant et sa clim aux commandes regroupées avec celles du système infodivertissement sur l’écran central. Sur la C3, on a droit à une platine de clim physique dédiée. L’écran en lui-même (10,25 pouces ) semble plutôt lisible, fluide et intuitif. Il sera réservé à la finition haute Max, la finition basse You devant se contenter d’un support pour smartphone.
La gamme ne comptera que ces deux niveaux et se passera d’options. Les mousses ultramoelleuses de la sellerie Advanced Comfort seront réservées à la C3 Max. En revanche, la C3 adopte la suspension à doubles butées hydrauliques progressives dès l’entrée de gamme. Le modèle précédent n’ayant pas eu besoin de ça pour figurer parmi les citadines les plus confortables, la nouvelle C3 peut viser haut à ce chapitre.
Avec cette C3 haute sur pattes, quelle place reste-t-il pour un futur SUV C3 Aircross ? Si l’on en croit le teaser lâché par Citroën en marge de la présentation de la C3 tout court, le « petit » crossover Citroën va prendre du galon puisqu’il offrira jusqu’à 7 places, comme son homonyme indien présenté au début de l’année. Ça tombe bien, le Dacia Jogger commençait à se sentir un peu seul…
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