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Carlos Ghosn a été arrêté
Le tout-puissant patron de Renault-Nissan est accusé de fraude fiscale. Le futur de l’Alliance devra sans doute s’écrire sans lui.
Carlos Ghosn, l’un des patrons les plus brillants dans l’histoire de l’industrie automobile, a été arrêté à Tokyo et démis de ses fonctions à la tête de Nissan. En cause, des pratiques financières inappropriées, en particulier une accusation de fraude fiscale.
Mis sur cette piste par un lanceur d’alerte, Nissan a enquêté sur son PDG pendant plusieurs mois. Un autre membre du conseil de direction, Greg Kelly, a été mis en cause.
Carlos Ghosn tient aussi les rênes des deux entreprises sœurs, Renault et Mitsubishi. Ces positions sont logiquement fragilisées, Renault ayant convoqué un conseil d’administration extraordinaire.
“L’enquête a montré qu’au fil des ans, Ghosn et Kelly avaient déclaré des montants de rémunération inférieurs aux montants réels dans des rapports à la Bourse de Tokyo, afin de réduire le montant déclaré de la rémunération de Carlos Ghosn”, a indiqué Nissan, qui souligne en outre “de nombreuses autres irrégularités, dont l’utilisation de biens de l’entreprise à des fins personnelles.”
Lors d’une conférence de presse particulièrement virulente, le PDG de Nissan Hiroto Saikawa a dénoncé “le côté obscur de l’ère Ghosn. […] Au-delà d’être désolé, je ressens avant tout une immense déception, de la frustration, du désespoir et du ressentiment.”
Tout ceci a de quoi sidérer compte tenu du montant des rémunérations en question. Officiellement, Carlos Ghosn était en effet payé en 2017 8,5 millions d’euros en tant que patron de Nissan, et 7,38 millions en tant que PDG de Renault.
La justice n’est pas encore passée. Mais au cas où Carlos Ghosn viendrait à disparaître dans les oubliettes de l’Histoire, il importe de rappeler tout ce qu’il a accompli.
Né au Brésil de parents libanais, formé en France, parlant couramment de nombreuses langues, Ghosn s’est fait connaître chez Michelin, où il s’est taillé une réputation de cost-killer.
En 1996, il est arrivé chez Renault, dans une période compliquée. Prenant acte des faiblesses de l’entreprise, il en a tiré les conséquences pour bâtir un modèle industriel compétitif en seulement quelques années.
En 1999, Renault s’est allié à Nissan, et Ghosn a été envoyé au Japon. Une nouvelle fois, il a dû composer avec une entreprise croulant sous les dettes, ce qui ne l’a pas empêché d’inverser la tendance en très peu de temps.
J’étais dans la pièce quand il a annoncé ce plan de redressement à Tokyo en octobre 1999 (oui, c’était une grande pièce). L’atmosphère était électrique. Il a proposé de fermer des usines et de licencier des milliers de salariés. Au Japon, ça ne se fait pas.
Mais parallèlement, il a annoncé des choses positives. Je me rappelle ainsi très distinctement l’avoir écouté souligner qu’il n’y ‘avait “aucun problème dans l’industrie automobile, absolument aucun, qui ne puisse être réglé par de bonnes voitures.”
Et il a fait en sorte que Nissan produise de bonnes voitures. Très vite, il est devenu un héros national au Japon. Il a appris la langue. Il fut même la vedette d’un manga.
Il a lancé la GT-R R35, le Qashqai et la Leaf, ressuscité la lignée des Z. Il a œuvré en faveur de voitures autonomes abordables. Il a su faire travailler deux constructeurs main dans la main sans qu’aucun des deux ne renonce à son identité, qu’il s’agisse de culture ou de voitures.
Quelques années plus tard, il a aussi noué un partenariat avec Daimler-Benz. Un nouveau succès, alors que d’aucuns mettaient en doute la capacité des Allemands à coopérer après l’épisode catastrophique du rachat de Chrysler. Mais Ghosn avait un allié en la personne de Dieter Zetsche, son homologue chez Daimler, et tous deux se sont débrouillés pour que ça fonctionne.
Il y a deux ans, Mitsubishi, lui aussi en difficulté, a intégré l’Alliance, et Ghosn en a pris les commandes.
Régulièrement aux prises avec l’Etat français lors de polémiques sur le montant de ses rémunérations, ou avec le gouvernement britannique à qui il a reproché le refus de prendre part à l’Euro et plus récemment le Brexit, Carlos Ghosn a toujours pu mettre en avant ses excellents résultats financiers. Construire des voitures que les gens ont envie d’acheter, ainsi pourrait-on résumer sa philosophie.
Cette affaire pourrait donc avoir de lourdes répercussions sur toutes les alliances qu’il a nouées. Il semble clair que la concentration d’autant de pouvoir entre les mains d’un seul homme était de nature à créer des tensions, comme l’a confirmé sans ambages le PDG de Nissan hier.
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