Concept oublié : Renault Scenic (1991)

Sans être aussi révolutionnaire que l'Espace, le Scenic a marqué son époque. Mais le concept était bien plus prometteur !

| Publié le : 23 octobre 2023

Généralement, le problème avec les concept-cars, c’est ce qui se passe ”après”. Le processus qui permet le passage du rêve du designer à la chaine de production s’apparente à une digestion. Mouais, l’image est un peu exagérée (et sale…). Alors disons qu’on vous fait rêver avec un diamant façon
« le Cœur de l’Océan » de Titanic et qu’on fini par vous vendre… un caillou. Attentes, réalité, toussaaa…

Prenez la Renault Megane Scenic de 1996, par exemple. Certes, elle était innovante, elle a même inventé un tout nouveau segment et lancé l’engouement pour les monospaces compacts. Peu de voitures peuvent en dire autant. Mais le concept-car révélé au salon de Francfort en 1991, lui il promettait de quoi vous décrocher ma mâchoire.

Le concept en question avait été conçu par l’équipe Renault dirigée par Patrick le Quément, mais construit pour le constructeur français par le carrossier italien Coggiola, qui avait déjà construit le concept Mégane de 1988. Un concept qui avait aussi quatre portes coulissantes et absolument rien à voir avec la version de série finale. Il ressemblait plus au grand-père de l’Avantime.

Mais revenons à notre Scenic concept. Il était doté de quatre portes coulissantes, l’avant et l’arrière glissant dans des directions opposées, pour créer un trou béant sur le côté de la voiture dans lequel vous pouviez jeter des familles entières et tous ce dont elles auraient pu avoir besoin pendant de longues vacances d’été. 

Il y avait aussi des caméras à la place des rétroviseurs ce qui, en 2001, relevait quasiment de la technologie aérospatiale. La voiture proposait également un plancher en sandwich – idée reprise plus tard sur la Mercedes Classe A de 1997 – qui devait permettre de loger certains éléments mécaniques et électroniques entre deux couches de métal pour libérer plus d’espace dans l’habitacle. De profil, on se dit qu’ils ont quand même un peu abusé sur l’épaisseur du plancher, si on y avait mis des batteries, il aurait affiché dans les… 10000 km d’autonomie ! Et il aurait pesé environ 6 tonnes.

Mais, au final, je vous rappelle à toutes fins utiles que le Scenic avait bien des petits coffres de rangement dans le plancher. C’est peut-être le seul truc qui est passé à la série du coup. Car il y avait aussi les fameux sièges avant pivotants, la lubie de Renault (et de beaucoup d’autres à l’époque). L’idée était de créer un monospace familial innovant, polyvalent, modulable, ludique et intelligent et, en cela, le Scenic a tenu ses promesses et il influence encore les voitures d’aujourd’hui. Même s’il aurait pu être tellement plus.

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