Vous adorez votre Fiat 500 électrique, mais votre contrat de leasing touche à sa fin et vous la changeriez bien pour quelque chose de plus familial ? La 600e arrive à point. Contrairement aux apparences, elle n’a rien à voir techniquement avec la 500e : elle est issue du Jeep Avenger, lui-même parent des Peugeot e-2008, Opel Mokka Electric et DS 3 E-Tense. La 600e en reprend le moteur électrique de 156 ch sur l’essieu avant et la batterie de 54 kWh (50,8 kWh utilisables), en attendant un 3 cylindres 1,2 l à hybridation légère de 100 ch début 2024, puis une turbulente Abarth électrique de 240 ch.

Les designers ont fait ce qu’ils ont pu pour plaquer la bouille de la 500e sur une silhouette moins trapue, proche de celle de la 500X que la 600 finira par remplacer. La nouvelle venue est cependant un peu plus courte (4,17 m contre 4,26 m) et surtout plus basse (1,52 m au lieu de 1,59 m). D’ailleurs, jamais Fiat ne désigne la 600 comme un SUV, préférant parler sobrement de “segment B” pour mieux raccrocher la glorieuse Punto à son arbre généalogique. De visu, le résultat ne manque en tout cas pas de charme, bien aidé par un nuancier restreint mais chatoyant. La moindre des choses pour une auto qui se veut la 500 des familles.

L’habitacle est presque aussi avenant… à condition de ne toucher qu’avec les yeux tous ces plastiques durs aux textures peu engageantes. Passons sur la clenche de la (vaste) boîte à gants qui récalcitrait sur nos deux exemplaires. Le bandeau rouge de l’entrée de gamme RED a le mérite d’égayer l’atmosphère, mais il faut les tons crème et la sellerie similicuir de la finition haute La Prima pour donner un semblant de cachet au mobilier. Au-delà de l’ambiance visuellement proche, l’ensemble apparaît sensiblement plus rustique qu’à bord d’une 500e, sans parler d’une 500X.

Heureusement, l’ergonomie est simplissime (merci pour les vrais boutons de clim !), l’instrumentation numérique est basique mais lisible, l’espace à l’arrière généreux pour le gabarit, et la banquette plus moelleuse que la moyenne. Le coffre se montre lui aussi relativement accueillant avec ses 360 l, qui incluent toutefois le double fond où l’on pourra ranger le câble de recharge.

Quitte à devoir s’accommoder dans tous les cas d’un intérieur fruste, l’entrée de gamme RED mérite réflexion, 5000 € moins chère et déjà bien équipée : démarrage sans clé, écran central 10,25 pouces, phares LED, sur des jantes acier 16 pouces favorables au confort et dont les enjoliveurs présentent bien. La 600e part donc avec de vrais atouts, et fait pardonner sa finition quelconque par un tarif plus agressif que celui de ses cousines Stellantis, ou d’une Renault Mégane E-Tech au format quasi identique.

Dommage que sa conduite ne soit pas plus mémorable : en l’état actuel, entre sa direction flasque (même dans le mode Sport qui libère la totalité des 260 Nm) et son freinage difficile à doser à cause des changements de consistance de la pédale, la 600e s’apprécie surtout à rythme paisible. C’est le meilleur moyen de profiter d’un moteur doux mais bien assez pêchu quand il le faut, et d’une suspension prévenante même avec les jantes de 18 pouces de la finition La Prima.

C’est dans ces conditions et sans nous attarder sur l’autoroute que nous avons relevé un avantageux 14,1 kWh/100 km à l’ordinateur de bord, soit quelque 360 km d’autonomie extrapolée. Restera à vérifier si la charge rapide à 100 kW tient ses promesses dans la vraie vie (27 minutes de 20 à 80 % selon Fiat, pour 5 h 45 sur une wall box 11 kW), parce que la vita est quand même plus dolce si l’on peut minimiser la fréquence et la durée des pauses espresso.