Ne dites plus DS 3 Crossback, dites DS 3. Pour son restylage, la plus petite des DS abandonne son suffixe, à l’instar de la DS 7. Mais pas son regard à la Droopy, désormais associé à des feux de jours « Light Veil » aux coins du bouclier. Et… c’est à peu près tout. Les chromes se raréfient mais l’on retrouve l’étrange aileron de requin inversé sur le montant central, référence à la première DS 3 (née Citroën DS3) que le modèle actuel a bien du mal à remplacer dans les cœurs et les classements de ventes.

Même si ça s’est joué à presque rien en 2022, la DS 3 ex-Crossback trouve en effet moins d’adeptes que les DS 4 et DS 7. Et, hormis en France, elle n’a pas réussi à se faire une place auprès des Audi Q2 et Mini Countryman en quatre ans de carrière. Il faut dire que son gabarit l’empêche d’afficher les mêmes velléités familiales que la maxi-Mini. En pratique, voyez-la plutôt comme une citadine un peu enveloppée avec ses 4,12 m de long pour 1,79 m de large (respectivement 18 et 3 cm de moins que le Countryman). La banquette arrière reste praticable pour deux bipèdes non claustrophobes, mais le coffre déçoit un peu avec ses 350 l et son seuil haut perché.

L’atmosphère à bord ne manque pas de cachet. Il faut juste aimer les losanges… La seule vraie nouveauté est ici un écran plus grand associé à la dernière évolution du système infodivertissement, élégante et fonctionnelle. En ce qui concerne l’ergonomie physique, on continue d’actionner une fois sur deux le lève-vitre arrière au lieu de l’avant, mais c’est sans doute pour nous donner l’occasion de manipuler davantage ces jolies pièces de métal entre les sièges, comme sur toutes les DS. Quant aux inévitables boutons à retour haptique sous l’écran, reconnaissons qu’ils sont moins agaçants qu’ailleurs. Comme ils sont larges et bien délimités, on peut même envisager de se faire obéir de la clim ou de la radio du premier coup et sans trop quitter la route des yeux. On n’arrête pas le progrès… En plus d’être potentiellement électriques, chauffants et massants, les sièges sont excellents, sous des selleries toujours aussi distinctives.

Les dimensions et la maniabilité de la DS 3 font merveille en ville, a fortiori dans cette très agréable version électrique. C’est elle qui profite de la seule évolution technique introduite lors de ce restylage : la nouvelle génération de la chaîne de traction Stellantis autour d’un moteur de 156 ch et d’une batterie de 54 kWh à la chimie revue (contre 136 ch et 50 kWh autrefois), couplée à une aéro optimisée et des pneus moins larges selon les versions. À l’issue d’un parcours assez favorable de 115 km, l’ordinateur de bord indiquait 15,9 kWh/100 km et encore 65 % de batterie soit une autonomie totale théorique de 361 km dans ces conditions. Sur autoroute, ce sera une autre paire de manches.

Au volant, la DS 3 se révèle en tout cas une remarquable petite électrique, vive sans être brutale, confortable et très silencieuse. Avec trois quintaux de plus qu’en Puretech 130 ch, on perd forcément en agilité mais les commandes feutrées ne donnent jamais l’impression de conduire une enclume de 1 550 kg, et le toucher de route continue de faire honneur à la « sérénité dynamique » érigée en devise par la marque.

Les tarifs ? Toujours aussi indigestes par rapport à la taille, aux performances et à l’autonomie, mais la DS 3 E-Tense a d’autant moins de scrupules qu’elle est encore seule au monde si l’on cherche un petit SUV électrique étiqueté prémieume.