Volkswagen Golf GTI (2020)

En sept générations, la Golf GTI a connu des hauts et des bas. Dans quelle catégorie se rangera la huitième ?

Ollie KEW • Niels de GEYER
Publié le : 19 août 2020

7 10
Plus rigolote que sa devancière mais toujours aussi facile et confortable, la Golf GTI ne déçoit pas au volant. Il faudra cependant s'accommoder d'un rapport prix/performances ambitieux et surtout, comme sur les autres Golf 8, d'une ergonomie tactile horripilante.

Qu’est-ce que c’est ?

La suivante dans la dynastie. Aucune compacte sportive n’a un tel héritage à assumer : une Golf GTI, c’est LA voiture qui doit avoir réponse à tout. La pression ? Cette huitième génération devra vivre avec, comme les précédentes.

D’autant que les choses changent vite sur ce segment de surdouées. Pas un mois sans qu’une concurrente débarque, renouvelée ou rafraîchie, avec toujours plus de puissance et de gadgets. Et ça, ce n’est pas le genre de la maison. Si on creuse un peu, cette Golf GTI pourrait même passer pour un gratin de restes.

Comme l’immense majorité des modèles généralistes du groupe Volkswagen, la Golf VIII est basée sur la plate-forme MQB de sa devancière. Cette nouvelle GTI reprend l’increvable 2.0 turbo EA888, développant toujours 245 ch (comme sur la Golf VII GTI Performance en deuxième partie de carrière) malgré une injection revue. Il s’agit toujours d’une traction – la Golf R sera là pour jouer les épouvantails tout-temps avec une transmission intégrale au service de quelque 320 ch –, encore disponible avec une boîte manuelle à six rapports en plus de la DSG7. Seule tradition qui se perd, la carrosserie trois portes a disparu, comme sur les autres Golf.

Rien de bien neuf, donc, ni de très affriolant aux standards du segment. Et personne ne vous en voudra de vous demander si 245 ch suffiront quand Renault, Peugeot, Honda, Ford ou Hyundai en proposent bien plus pour moins cher. Sans parler de la nouvelle Cupra Leon, proche cousine de la Golf GTI dont le rapport prix/puissance prêtera sûrement à réflexion.

La nouvelle Golf GTI a gagné en agressivité, au détriment de sa discrétion naturelle. Il n’y a pour ainsi dire plus de bouclier avant, juste une énorme grille, factice sur les cotés où elle accueille des feux de jour en damier façon Renault Sport. Au-dessus, un bandeau de LED traverse désormais la calandre. Les jantes ne font pas non plus dans la dentelle, ni les deux sorties d’échappement (repoussées vers les extrémités par rapport à la GTI 7, pour une meilleur assise visuelle) ou les badges GTI qui ont grossi. Le côté BCBG de la Golf en prend un coup, et une Focus ST paraîtrait soudain presque discrète à côté (sauf si vous la prenez en orange, forcément…).

En dépit de ces rodomontades, la nouvelle GTI ne manque pas de neurones. Volkswagen a planché sur un nouveau système de gestion électronique répondant au doux nom de VDM (Vehicle Dynamics Manager), capable de tenir compte simultanément du régime moteur, du rapport engagé, de l’adhérence des pneus et de l’angle de direction pour optimiser le comportement de la voiture, notamment via l’autobloquant et la suspension pilotée optionnelle. L’idée étant de centraliser et d’harmoniser tout ceci grâce à la fée électronique plutôt que de laisser chaque élément faire au mieux dans son coin. On imagine la tête des ingénieurs qui ont conçu la première Golf GTI le soir après le boulot dans un coin de hangar si on leur avait expliqué ça en 1975…

Depuis, il y a eu des Golf GTI iconiques, des Golf GTI compétentes, et des Golf GTI indignes. À quelle catégorie appartient le huitième opus ? TopGear a pris le volant d’une Golf GTI 2020 (dotée de la boîte manuelle et de la suspension pilotée) pour tenter d’avoir la réponse.

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