Laissez-nous vous présenter le concept Audi Activesphere. Le quatrième et dernier de la série des « spheres » qui n’avaient rien de sphérique. Après le coupé Skysphere, la berline GT Grandsphere et le monospace Urbansphere, cet Activesphere est à la croisée des chemins entre un crossover, un pick-up, un simulateur à réalité augmentée et… un télésiège perso.

Débarrassons-nous des chiffres tout de suite. L’Activesphere est électrique, évidemment, avec un moteur par essieu pour un total de 440 ch et 720 Nm qui propulsent l’ensemble de 0 à 100 km/h en 4,9S. La batterie de 100 kWh promet 600 km d’autonomie et avec son architecture 800V, elle est compatible avec une charge 270 kW. En clair, cela permet théoriquement de récupérer 300 km en 10 minutes. Si vous trouvez un chargeur 270 kW.

Bien, maintenant on peut se concentrer sur ce que l’Activesphere est réellement. À savoir, tout un tas de choses. C’est tout d’abord un crossover coupé aussi élégant que futuriste qui repose sur des jantes de 22”. C’est aussi un vrai (concept) tout-terrain avec sa hauteur de caisse imposante de 208 mm, ses angles d’approche et de fuite confortables de 18,9 et 28,1° et sa suspension pneumatique qui permet d’élever encore l’ensemble de 40 mm. Originalité intéressante, une partie des boucliers et des bas de caisse reste en position basse sous forme de ”plots”, ce qui renforce le côté baroudeur. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises.

Le pavillon intègre des porte ski escamotables. Vous vous demandez pourquoi ? Laissez Marc Lichte, patron du design Audi, vous répondre : « Je déteste les barre de toit, elles détruisent l’esthétique. ». Ça a le mérite d’être clair et ça fera plaisir à tous ceux qui collent des barres de toit sur l’ensemble des SUV depuis bientôt 15 ans.

Quant à la lunette arrière, elle coulisse sur l’arrière du toit pour révéler une paire de supports pour des VTT à assistance électrique ”maison” (qu’on aimerait bien tester aussi…). Et en parallèle, une cloison vient isoler la cabine de l’extérieur, faisant de l’ensemble un vrai pick-up. En vrai, ça le fait, non ?

Ça ne vous étonnera pas si je vous dis que cette remontée mécanique personnelle est l’œuvre du bureau de design Audi de… Malibu, en Californie. Le designer en charge du studio, le français Charles Lefranc, nous a confié qu’en interne, ils qualifient ce coup de crayon de « Bauhaus sculptural » ou de « Bauhaus sexy ». Et non, ils n’ont pas encore déposé le concept.

« C’est une esthétique que nous avions en tête depuis un certain temps parce que nous sommes arrivés à un point où il faut rafraîchir le style de la marque, vous voyez ? » nous a dit Charles. « Surtout dans la rue où c’est devenu un peu compliqué, il s’y passe beaucoup de choses. Et nous essayons de calmer un peu les choses. »

« Je tente toujours de capter l’essence de ce qu’est Audi : des volumes simples qui s’entre-mêlent avec des transitions de surfaces à la fois douces et sculpturales, et les os sous la peau sont très structurants, comme une Audi. Comme sur une voiture allemande. Et le drapé a cet aspect sexy et sculptural. »

Comme tout concept, l’Activesphere présente des éléments de style et des technologies que l’on retrouvera bientôt sur nos routes. Et d’autres plus tard… bien plus tard. L’Activesphere est ainsi capable d’offrir une conduite autonome de niveau 4. Dans ce cas, volant et pédales se rétractent pour vous laisser profiter des boissons contenues dans la colonne centrale, et d’animations en réalité augmentée. Ce qui nous amène au gros morceau.

Chaque passager est « équipé d’une paire de lunette à réalité augmentée qui permet de faire apparaitre des graphiques en surimpression sur les surfaces de l’habitacle. Les infos de conduite devant le conducteur, les contrôles de clim au niveau des buses d’aération ou la carte 2D et la nav’ dans l’espace désormais vide de la console centrale.

Sur le principe, un habitacle dépouillé de tout écran physique et une interface entre Tron et Minority Report, ça fait rêver. Mais, en pratique, quand on voit la tannasse que c’est pour changer la température du chauffage dans certaines voitures modernes… Aujourd’hui c’est l’écran qui prend mais si demain l’interface est dématérialisée, c’est un coup à coller une baffe au passager en tentant de changer de station.

« Non, non, certainement pas », nous assure Sid Odedra, responsable de la conception des interfaces utilisateurs. « Tout est mis dans les écrans et devient numérique. Mais si vous me demandez, il faut réussir à trouver le bon équilibre. Nous devons aménager l’intérieur pour que certaines commandes restent physiques, car lorsque vous conduisez, il y a certaines commandes que vous voulez faire en aveugle, n’est-ce pas ? »

« Les commandes tactiles sont parfois plus pertinentes, nous pouvons également rendre ces commandes intelligentes. Mais, surtout, un beau bouton ou une belle molette dans la voiture crée une connexion. » Elon, si tu écoutes…