On ne devrait plus tarder à découvrir à quoi ressemble vraiment la Maserati MC20, nouvelle supercar de la marque au Trident. Le prototype semble en tout cas avoir délaissé sa carapace d’Alfa Romeo 4C bodybuildée pour ce qui commence manifestement à se rapprocher d’une carrosserie de série.

Même en supposant que ces lignes soient définitives, elles sont encore dissimulées par un savant camouflage dédié à Sir Stirling Moss, qui fut un pilier de Maserati dans les années 1950 et qui nous a quittés le 12 avril dernier. Même pas le temps de fêter ses retrouvailles là-haut avec Fangio et Hawthorne, le champion sans couronne – à qui Mercedes avait rendu un bel hommage de son vivant – reprend déjà du service posthume.

Il y a 64 ans presque jour pour jour, le 13 mai 1956, il remportait notamment le Grand Prix de Monaco au volant d’une Maserati 250F, après avoir mené la totalité des cent tours de la course. La livrée noire et blanche revêtue aujourd’hui par la MC20 fait écho à celle de la 420/M « Eldorado », aux couleurs du glacier italien éponyme. Stirling Moss pilota cette descendante de la 250F en 1958 lors des 500 Miles de Monza, « la Course des Deux Mondes », où s’affrontaient alors la crème des pilotes européens et américains. Les trois manches se soldèrent pour le Britannique par une quatrième, une cinquième place puis un abandon, mais les couleurs du marchand de glaces resteront légendaires.

En dehors de ces péripéties picturales, on ne sait toujours pas grand-chose de la MC20, sinon qu’elle fera appel à un moteur – probablement un V6 – entièrement développé en interne, et non plus chez Ferrari. Elle marquera par ailleurs le retour de la marque en compétition, une décennie après la dernière épopée du Trident en endurance avec la redoutable MC12. La suite au prochain épisode…