Théorie de l’évolution : Range Rover

Comment a évolué le baroudeur de luxe par excellence en un demi-siècle ?

| Publié le : 14 novembre 2023

Ah, le baroudeur de luxe originel !

Mouais, si on veut. Certes, le Range Rover était très… raffiné pour l’époque, notamment grâce à son V8 onctueux, sa suspension à ressorts hélicoïdaux moelleuse et ses quatre freins à disques. Mais luxueux ? Le Jeep Wagoneer était arrivé sept ans plus tôt. Et les premiers Range Rover avaient des sièges en PVC, des tapis de sol en plastique, une boîte quatre manuelle et une direction assistée… par vos bras. Mais le côté tout terrain, lui, était déjà plus que présent avec de forts débattements de suspension, une transmission intégrale permanente, une boîte de transfert à boîte courte et un blocage de différentiel central.

Mais le nouveau est luxueux, non ?

Oh que oui ! Au cours des années 70 et 80, Land Rover s’est aperçu qu’à chaque fois qu’ils proposaient une version un peu plus haut de gamme, il devenait instantanément le best seller. Du coup, forcément, proposer une version plus cheap n’aurait absolument aucun sens, même de nos jours. SURTOUT de nos jours d’ailleurs puisque « la crise » ne semble pas toucher toutes les strates de la population de la même façon. Donc comptez au minimum un chèque à six chiffres pour vous payer un Range Rover neuf. À ce prix-là, on a quand même du cuir et des placages luxueux, une ambiance feutrée et moderne avec des écrans tactiles de partout. Mais on est encore loin du Range Rover SV empattement long qui débute timidement à près de 260 000 €. Mais il peut facilement flirter avec les 300 000 € avec des options comme des jantes à 6 536 € ou, plus mesquin, des écrous anti-vol à 50€.

Est-ce qu’on sent les 53 ans d’écart au volant ?

La tenue de route des premiers Range Rover, qu’on appelle désormais Range Rover « Classic », était… floue. Il avait le comportement d’un galion dans les virages, il pouvait rebondir après une grosse bosse et les bruit d’air et de transmission réussissaient souvent à couvrir le son du V8. Des problèmes qui ont été résolus avec le temps. Adoption de la direction assistée dans les années 70, de barres anti-roulis dans les années 80, d’une suspension pneumatique dans les années 90, etc.

De nos jours, le Range Rover est beaucoup plus gros et plus lourd, mais aussi plus rapide et plus agile. Vive la technologie ! Le revers de la médaille ? Vous vous sentez plus spectateur qu’acteur de la conduite. Surtout en franchissement. Ses moteurs sont bien plus sophistiqués avec de l’essence, du diesel et, bien évidemment, de l’hybride rechargeable (avec plus de 100 km d’autonomie électrique !) en attendant une version 100% électrique pour fin 2023.

Alors où est la filiation ?

Les deux sont de grosses machines souples et confortables qui vous invitent au voyage. Et qui vous emmèneront à destination, quelle qu’elle soit et quelles que soient les conditions en chemin. Mais le nouveau joue clairement à fond la carte de l’attitude impérieuse. La position de conduite surélevée et la haute ceinture de caisse font clairement partie de la signature du Range Rover depuis ses débuts. Mais dans le dernier plus que jamais, vous ne regardez pas le monde, vous le toisez depuis votre trône de cuir, idéalement vegan.

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