Bentley a annoncé officiellement que la production de son fameux W12 6.0 prendrait fin l’année prochaine. Ce monument a beau avoir encore ses adeptes, il est devenu un boulet pour une marque qui veut réduire à néant ses émissions de CO₂ d’ici 2030.

Le fleuron mécanique de Bentley va donc devoir tirer sa révérence. Six litres de muscle qui, au fil des ans, ont animé plusieurs vaisseaux amiraux Audi (A8) et Volkswagen (Phaeton, Touareg), une poignée de concept cars chez les deux marques (ah, l’Audi Avus et la Vokswagen W12 Syncro/Nardò…) ou, plus exotique, la Spyker C12. Mais c’est surtout chez Bentley qu’on l’a vu à l’œuvre depuis la renaissance de la marque britannique en 2003 avec la Continental GT, sous pavillon Volkswagen.

Entre-temps, la puissance du W12 biturbo a grimpé de 37 % et son couple de 54 %, tandis que les émissions chutaient de 25 %. Insuffisant pour faire partie de l’avenir qu’on nous prépare, hélas. Bentley a donc confirmé ce mercredi qu’il cesserait de produire le W12 à partir d’avril 2024, après en avoir écoulé plus de 100 000 exemplaires en deux décennies. De quoi en faire le 12 cylindres le plus prolifique de l’histoire, excusez du peu.

« Quand nous avons lancé le W12 en 2003, nous savions que nous avions un moteur puissant qui propulserait aussi bien nos voitures que notre marque », a déclaré le PDG de Bentley Adrian Hallmark. « Vingt ans et plus de 100 000 W12 plus tard, le temps est venu de mettre à la retraite ce moteur désormais légendaire tandis que nous avançons vers l’électrification. Mais pas sans fêter dignement son départ, avec la version la plus puissante jamais créée. »

Son chant du cygne sera la majestueuse Batur (photo ci-dessus). Sous son capot, le W12 développera 750 ch et 1 000 Nm, à comparer à ses 659 ch et 900 Nm sous celui de la Continental GT Speed. Au menu, une admission revue, de nouveaux turbos et échangeurs et une ligne d’échappement en titane. Les 18 exemplaires de cette voiture sont déjà tous vendus, mais vous pourrez toujours commander le W12 dans ses versions standard sur les Continental GT, Flying Spur et Bentayga. À condition de ne pas trop traîner, insiste Bentley, car la demande risque d’être forte pour ces vestiges d’une époque bientôt révolue.

« Le colosse de 750 ch que Mulliner a créé pour la Batur marque la fin d’une démarche de développement dont nos collègues de l’ingénierie et de la production peuvent être extrêmement fiers, a ajouté Hallmark. Quand la production prendra fin en avril l’année prochaine, nous comptons reformer et redéployer tous les techniciens de haut niveau qui continuent de fabriquer chaque moteur à la main. »

L’espace dédié à l’assemblage des W12 accueillera quant à lui les V8 et les V6 hybrides. Ces derniers sont appelés à monter en puissance dans le catalogue puisque, d’ici à la mort du W12, chaque modèle de la gamme proposera une version hybride.