Citroën C4 1.2 PureTech 155 ch

Citroën joue sa propre partition avec une C4 qui mise sur le confort plutôt que la sportivité et... qui n'est même pas un SUV !

Niels de Geyer
Publié le : 23 mars 2021

7 10
POUR : Style et confort assumés jusqu’au bout, positionnement attractif
CONTRE : Vos châssis, vous les aimez tranchants ? Fuyez, pauvres fous

Dans le communiqué de 18 pages pondu par Citroën pour le lancement de la nouvelle C4, hormis cinq mentions du mode Sport de la boîte automatique, on ne trouve pas une seule fois les mots sport, sportif ou sportivité. En revanche, on rencontre pas moins de 71 occurrences de confort ou confortable. Confort de sellerie, sonore, olfactif, d’esprit, thermique, de roulage, de suspension, de vie, d’usage, souverain, visuel, dynamique, postural… N’en jetez plus. Rien qu’à faire défiler cette liste, on se sent déjà sur le petit nuage procuré par les amortisseurs à butées hydrauliques progressives, de série sauf sur la version d’accès.

En pratique, la C4 est loin d’effacer les dos d’âne comme les anciennes Citroën Hydractive (paix à leurs âmes) mais le filtrage est effectivement remarquable. On n’est plus habitué à un tel moelleux sur un segment où les pack XX-Line à suspension sport et jantes 24 pouces sont devenus la règle. Un peu de douceur dans ce monde de brutes… Attention toutefois, le choix de la C4 devra se faire en connaissance de cause. La nouvelle compacte aux chevrons pousse très loin le parti pris et envoie promener toute notion de dynamisme. En quelques virages, elle vous aura mis la puce à l’oreille (interne) : mouvements de caisse prononcés, direction légère à la démultiplication interminable, sièges copieusement rembourrés mais sans aucun maintien.

De ce point de vue, c’est donc plus ou moins l’antithèse d’une Peugeot 308. Ce n’est pas une question de performances : le 3 cylindres 1,2 l Puretech est en pleine forme et le fait d’ailleurs savoir, avec ses accents de crécelle toujours sympathiques mais un peu trop présents. Imposée sur cette variante 155 ch haut de gamme – superflue vis-à-vis du 130 ch avec un châssis aussi débonnaire –, la boîte automatique laisse quant à elle échapper quelques à-coups à basse vitesse. En revanche, malgré ses mensurations plus imposantes (4,36 m de long) et sa silhouette bodybuildée façon SUV coupé (1,83 m de large, 1,53 m de haut dont 16 cm de garde au sol), la C4 est plus légère et plus véloce que son alter ego sochalien à motorisation égale (la 308 II, en toute fin de carrière, s’arrêtant de surcroît au Puretech 130). Peut-être parce qu’elle ne repose pas sur la plate-forme EMP2 de la 308, mais sur la “petite” CMP des 208, 2008 et DS 3 Crossback, dans une version à empattement long (2,67 m, 5 cm de plus qu’une 308).

Elle en profite pour gâter les passagers arrière en espace aux jambes à défaut de garde au toit, sa chute de pavillon en pente douce n’en faisant pas la compacte la plus indiquée pour emmener une équipe de basket en tournée. Avec 380 l, le volume du coffre se situe dans la moyenne basse de la catégorie, mais il est fort pratique à l’usage.

À l’avant, on apprécie un mobilier épuré à l’apparence globalement cossue (sans chercher la petite bête en partie basse) de part et d’autre d’un grand écran central biseauté (10 pouces dès le deuxième niveau de gamme). Le petit sélecteur de boîte guilloché fait lui aussi son effet. Dommage qu’il faille parfois s’y reprendre à deux fois en manœuvre. La belle platine de climatisation physique, avec des boutons et des molettes, arracherait presque des larmes de reconnaissance en sortant de l’enfer tactile d’une 308 ou d’une Golf 8. On aurait plutôt la réaction inverse devant l’instrumentation numérique 5 pouces, pour le moins primitive face à la concurrence, sans être particulièrement lisible ni intuitive. Mais à la lecture des tarifs de la C4, en cœur de gamme et surtout pas dans cette version surmotorisée et suréquipée, on lui en veut déjà moins d’avoir fait des économies.

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