Mercedes CLA

Le coupé quatre portes privilégie toujours la forme, mais progresse considérablement sur le fond

Niels de Geyer
Publié le : 12 décembre 2019

7 10
En grattant un peu sous une technologie envahissante, on trouve une berline au comportement presque aussi enlevé que son style. Mais au tarif de cette gravure de mode, une mécanique plus gratifiante ne serait pas de refus.

« Hey Mercedes ! Augmente le son du GPS.
— D’accord, je règle la température sur 23 °C. »

L’humanité peut dormir tranquille, ce n’est pas encore demain que Skynet prendra le contrôle de la planète. Mercedes a beau dire, utiliser la commande vocale du CLA en français, c’est comme engager la conversation avec le professeur Tournesol. Ça égaie le voyage. En tout cas jusqu’au moment où elle croit que vous lui avez demandé de couper la navigation alors que vous ne l’avez même pas sonnée, tonnerre de Brest.

L’assistant de changement de file actif, lui, donne un gros coup de frein paniqué dès que vous vous écartez d’un demi-centimètre du centre de votre voie, par exemple pour mieux voir ce qui se passe en face quand un camion obstrue votre pare-brise. Inutile de préciser que la notion de trajectoire idéale ne lui parle pas vraiment.

Sous les gadgets horripilants (et fort heureusement optionnels), le « coupé quatre portes »  de la famille Classe A n’a pourtant pas renoncé à se faire conduire. Bon, on sent qu’il force un peu sa nature. Le 2 litres 224 ch de cette
 version 250 est aphone, sa boîte double embrayage à 7 rapports manque parfois d’assurance. Les performances sont intéressantes, mais les sensations mécaniques restent aseptisées en finition Progressive. L’AMG-Line, essayée brièvement sur un 
CLA 220 (indisponible en France), assaisonne le tout avec un générateur de son en mode Sport et une suspension raffermie.

Dans les deux cas, le compromis est excellent, ferme sans excès, sur des voies élargies par rapport à la Classe A. Agilité ou finesse ne sont pas les premiers mots qui viennent à l’esprit mais à sa façon, qui tient plutôt du rouleau compresseur, le CLA est dynamique, très efficace, bien aidé par une direction muette mais précise et une motricité jamais prise en défaut sur cette version associée d’office à une transmission intégrale. C’est propre, ça ne traîne pas et on s’amuse presque, mais pour le grand frisson, il faudra repasser. Ou se diriger, pour quelque 7 000 € de plus, vers le CLA 35 AMG et ses 306 ch.

La spectaculaire planche de bord tout-écran est reprise à l’identique de la Classe A. L’ergonomie est donc toujours touffue, et la finition disparate. En revanche, la garde au toit à l’arrière (+ 3 cm par rapport au modèle précédent) est plus praticable qu’on pourrait l’imaginer en s’attardant sur cette élégante chute de reins. De même, le coffre est plus accessible qu’avant. Même si on perd 10 l de contenance au passage, cela fait toujours 40 l de mieux que sur la Classe A Berline, nouvelle variante tricorps censée être la besogneuse de la famille et vendue 3 000 € moins cher à motorisation égale.

Mais ne faites pas semblant d’être rationnel : la vraie raison pour laquelle vous envisagerez un CLA plutôt qu’une Classe A, c’est son allure. Et cette fois, nous ne saurions vous donner tort : le CLA est devenu une jolie voiture, bien mieux proportionnée que la première génération qui avait l’air d’avoir fondu par les deux bouts. Le qualificatif de mini-CLS n’est plus galvaudé. Si vous considérez que le glamour du pavillon en pente douce et des portières sans encadrement vaut bien quelques sacrifices pratiques et une petite rallonge budgétaire, nous ne vous en tiendrons absolument pas rigueur.

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