Celles que vous avez vues dans la nature depuis son lancement en 2015 se comptent peut-être sur les doigts d’une main, mais ce n’en est pas moins une page qui se tourne : la Dawn n’est plus. Elle devrait rester comme le dernier cabriolet Rolls thermique de l’histoire. Et elle sera peut-être le dernier cabriolet Rolls tout court avant un bout de temps, la marque n’ayant pas encore officiellement évoqué de déclinaison découvrable de la future Spectre électrique.

Rolls-Royce a toujours préféré les litotes et les envolées lyriques aux fiches techniques. Lors de la présentation de la Dawn, ils ne s’étaient ainsi pas attardés sur le couple et le silence de son V12 6,6 l biturbo, préférant s’attarder sur l’expérience à bord. « Quand vous arrivez quelque part, nous voulons que vous sentiez que vous avez vécu quelque chose de vraiment spécial, avaient-ils dit à TopGear.com. Autrefois, l’idée aurait été de vous mettre dans la peau de Cary Grant ou Grace Kelly. »

« Chez Rolls-Royce, nous ne créons pas simplement des voitures, nous façonnons des expériences. »

Des expériences qui ont permis à Rolls de séduire une nouvelle génération de clients. Prenant le relais de la Phantom Drophead Coupé, la Dawn avait pour mission première de faire de l’œil à cette nouvelle « clientèle jeune, sociable et sûre d’elle » qui était « attirée par la marque Rolls-Royce ».

Rolls-Royce a passé des mois à optimiser les flux d’air en position décapotée. Sans les éliminer complètement – autant rouler en coupé si l’on a pas un souffle d’air dans les cheveux –, mais sans les laisser perturber le confort des passagers. Pour ce faire, ils ont placé à bord un mannequin (un « dummy » comme pour les crash-tests, pas Gisele Bundchen) affublé de longs cheveux, qu’un chauffeur a conduit des centaines d’heures, pendant que des capteurs et des caméras enregistraient les effets du vent sur la chevelure. Rolls-Royce a ainsi peu à peu optimisé l’aéro pour une expérience aussi plaisante que possible.

« La Dawn reflète vraiment la joie d’être en bonne compagnie, le frisson de l’aventure et la paix de la réflexion en silence », avait résumé le patron de Rolls Torsten Müller-Ötvös. « Vraiment, cette automobile témoigne d’un art de vivre moderne, rappelant l’esprit de la dolce vita dans ses moindres détails. » On espère que Rolls-Royce sera aussi inspiré pour sa remplaçante…