Soporifique ou surprenante ? F1 2023 : le bilan de la saison

Le rideau est tombé sur une saison 2023 à sens unique. Mais derrière la domination écrasante de Max Verstappen et Red Bull, il s'est passé PLEIN de choses. On fait le bilan.

La rédaction
Publié le : 4 décembre 2023

Impossible de se voiler la face : statistiquement, jamais un pilote et une écurie n’avaient à ce point survolé une saison de F1. Ce qui pourrait laisser croire qu’on s’est profondément ennuyé en 2023.

La Red Bull RB19 a en effet remporté 21 de ses 22 Grands Prix, un meilleur ratio que celui de la légendaire McLaren MP4/4 de Prost et Senna en 1988 (15 victoires en 16 courses). Sur ces 21 victoires, 19 – DIX-NEUF – ont été conquises par Max Verstappen, là aussi un nouveau record en valeur absolue (à comparer aux 13 de Schumacher en 2004 et de Vettel en 2013) comme relative (86 % de victoires, contre 75 % pour Ascari en… 1952). Super Max a aussi établi la plus longue de série de victoires consécutives dans l’histoire de la discipline : 10, contre 9 pour Vettel en 2013.

Verstappen a marqué tellement de points (575), qu’il aurait pu remporter tranquillement le championnat constructeurs à lui tout seul. Même sans courir la deuxième moitié de la saison, il aurait été sacré. La nouvelle réglementation aérodynamique et le plafonnement des coûts étaient censés resserrer le peloton, mais Adrian Newey n’a manifestement pas été mis au courant.

La Red Bull a un tout petit moins humilié la concurrence en qualifications, avec « seulement » 14 pole positions. Elle n’a laissé échappé qu’une victoire à la Ferrari de Carlos Sainz. C’était à Singapour, et à la loyale : la monoplace autrichienne était complètement à l’ouest sur ce circuit bosselé aux variations de température importantes. Ah, et Red Bull a aussi lâché une course sprint à Oscar Piastri et sa McLaren au Qatar. Les seules infimes fausses notes sur une partition quasi parfaite, tant sur le plan de la performance que celui de la fiabilité.

Et sur celui du spectacle ? Forcément, on est loin de la saison 2021, où Verstappen avait dû lutter pied à pied jusqu’aux derniers tours du dernier Grand Prix de la saison (avec un petit coup de pouce de la FIA) pour son premier titre, contre un duo Hamilton-Mercedes en feu. Toutefois, même sans le moindre suspense pour la première place du podium, les vrais passionnés auront apprécié à sa juste mesure le talent de Verstappen et son osmose avec sa machine. On oublie trop souvent à quel point il est difficile de rester au sommet course après course, même avec la meilleure voiture. Demandez à Sergio Perez ce qu’il en pense.

Et derrière, il y a eu une foule de belles histoires dans le peloton : la résurrection à 42 ans d’Alonso au volant d’une surprenante Aston Martin (là aussi, demandez à Lance Stroll…), la remontée fantastique de McLaren jusqu’aux avant-postes après une première moitié de saison calamiteuse, la magistrale démonstration tactique de Sainz à Singapour, les podiums inespérés chez Alpine d’Ocon à Monaco et de Gasly à Spa, Williams qui voit la lumière au bout du tunnel grâce à l’abnégation d’Albon, les étincelles du rookie intérimaire Lawson chez Alpha Tauri, le vétéran Hamilton toujours présent pour grappiller la moindre miette laissée par les Red Bull et terminer meilleur des autres… Même le Grand Prix de Las Vegas sur un parking a été bien plus intéressant que prévu, c’est dire ! Non, vraiment, cette saison n’était pas si ennuyeuse.

Après, si Ferrari et Mercedes pouvaient bachoter le livre d’Adrian Newey How to Build a Car pendant l’intersaison, on ne serait pas contre.

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