L’Ælla-60 est l’oeuvre d’Art Machines, la nouvelle entreprise d’Anthony Jannarelly. Si vous vous intéressez un peu aux voitures, le nom de ce designer français vous dit forcément quelque chose : on lui doit la très sympathique Project V chez Caterham (dont il est le directeur du style), la Lykan de W Motors (mais si, rappelez-vous !) mais aussi la tonitruante Jannarelly Design-1, sorte de cocktail moderne de Shelby Cobra et de Ferrari 250 TR, autour d’un V6 Nissan de 325 ch pour 850 kg.
« Il y a quelques années, j’avais essayé de concevoir, fabriquer et commercialiser ma propre voiture de sport, car je pensais pouvoir proposer une alternative aux supercars actuelles, dépourvues de pureté et d’âme, explique Anthony Jannarelly. J’ai réussi, comme en témoigne la cinquantaine de Jannarelly Design-1 en circulation dans le monde. Pourtant, cette aventure n’a jamais été viable financièrement, car je me suis heurté à des complications insolubles liées à la commercialisation et à l’homologation de la voiture. Forts de cette expérience, mon équipe et moi avons trouvé la solution pour contourner ces difficultés. »
La différence, c’est que cette Ælla-60 n’a pas été développée en partant d’une feuille blanche. Car dans une vie antérieure, cette voiture était « une sportive des années 1990 », animée par un V8 3,6 l atmosphérique en position centrale arrière, associé à une boîte mécanique à six rapports dans un châssis en aluminium. Même si Jannarelly laisse planer le mystère, difficile de ne pas penser à la Ferrari 360 Modena, d’autant que l’architecture de la planche de bord semble correspondre.
L’Ælla-60 développe en tout cas 480 ch pou 1130 kg (contre 400 ch et 1 390 kg pour la présumée donneuse), de quoi passer de 0 à 100 km/h en 3,5 s. Art Machines promet « les émotions visuelles, tactiles et sonores des voitures d’endurance des années 1960 », donc « un agrément de conduite analogique, introuvable dans les productions actuelles ».
Le style néo-rétro s’inscrit dans la droite ligne de celui des Project V et Design-1. Malgré son âme de puriste, l’Ælla propose une climatisation et une connectivité tout ce qu’il y a de plus modernes.
« Notre idée consiste simplement à partir d’une base déjà homologuée et éprouvée, pour en faire une supercar ultime et originale, créée sans aucun compromis sur le design ou l’expérience de conduite. C’est une voiture de rêve, réellement utilisable par ses propriétaires qui pourront partir en voyage avec, comme le faisaient les gentlemen drivers des années 1960 qui venaient au Mans par la route au volant de leur GT pour disputer les 24 Heures avec. »
Art Machines prévoit d’en commercialiser 60 exemplaires dont la production devrait être assurée par Podium Advanced Technologies. Ce carrossier italien n’est pas non plus un inconnu puisqu’il s’est déjà vu confier l’assemblage de l’Eccentrica Diablo, de la Glickenhaus SCG 007C ou de la Porsche 928 Nardone. La production débutera en 2026 pour un tarif unitaire de – asseyez-vous – 865 000 €. Soit le prix d’une douzaine de 360 Modena, mais quand on aime…
En attendant, un premier aperçu de l’Ælla-60 sera présenté au au salon Rétromobile du 5 au 9 février « dans une version digitale déjà remarquablement aboutie ».