Au cas où le come-back des baggys et des bobs ne vous aurait pas encore mis la puce à l’oreille, sachez que les années 1990 reviennent en force. Et quelle meilleure façon de les célébrer qu’une version restomod de la plus Nineties parmi les supercars des Nineties, la Lamborghini Diablo.
Nous sommes déjà amoureux. Elle s’appelle Eccentrica, et c’est l’œuvre d’une start-up éponyme basée à Saint-Marin. Celle-ci a été fondée par Emanuel Colombini, patron d’un grand groupe spécialiste des meubles, collectionneur de Lamborghini et, à ses heures perdues, pilote amateur dans le Super Trofeo monotype organisé par la marque. Un CV recommandable, donc, pour quelqu’un qui souhaite créer une Diablo restomod.
« Quand j’étais petit, je me rappelle avoir vu la Diablo rouge en couverture du premier numéro du magazine Quattroruote, raconte-t-il. L’amour au premier regard ! Peu d’autres voitures m’ont fait une impression si forte. Plus tard, après avoir eu la chance de conduire la version GT, j’ai décidé de lui rendre hommage en créant une entreprise de restomod autour de ce projet. »
« À l’origine, c’est l’idée que le marché de l’hypercar et de la supercar exigera un produit avec une âme plus authentique ». Nous ne pouvons que souscrire.
Le premier prototype est basé sur une Diablo 1ère série dont ils ont renforcé le châssis et préparé le V12 5,7 l pour passer de 492 ch et 580 Nm à 550 ch et 600 Nm. Le développement est encore en cours, mais les simulations prévoient un 0 à 100 km/h en 3,5 s et 335 km/h en pointe.
On parle bien d’une voiture homologuée pour la route. Eccentrica indique avoir allégé la Diablo à coups de titane et de carbone, tandis que les freins Brembo sur mesure permettent de gagner 7 m sur un 100 à 0 km/h (soit 34 m). Notez l’échappement Capristo et les délicieuses jantes 19 pouces 5 branches, si simples, si rétro, enveloppées de Pirelli P Zero Trofeo R.
Si la ligne wedge est parfaitement préservée, toute la carrosserie est nouvelle. Seule pièce commune avec la Diablo originelle : le pare-brise. Les designers de BorromeodeSilva (à qui l’on doit déjà une Porsche 928 du même tonneau) ont saupoudré cette Diablo innocente de références aux versions ultérieures, GT, GTR et SV, comme les deux prises d’air dorsales supplémentaires pour cette dernière. La longueur totale est inchangée mais l’empattement est plus long (donc les porte-à-faux plus courts), tandis que les voies ont été élargies. Les optiques ont été complètement revues, les pop-up à l’avant cédant par exemple la place à des… pop-down ? Ah, et ne vous inquiétez pas, les portes en élytre sont toujours là.
À bord, Eccentrica a tenu à se débarrasser de « tous les éléments en plastique qui étaient typiques des années 1990 », tout en « revoyant intégralement l’ergonomie et l’expérience utilisateur. » Sans doute pas une mauvaise idée. Le résultat est un tableau de bord du futur, mais du futur des années 1980.
Le volant minimaliste laisse voir une sublime colonne de direction en carbone brut (hommage à la Diablo GTR), à côté d’un magnifique levier de boîte en alu fiché dans une grille ouverte. En imaginer les déclics suffit à donner la chair de poule. En contrebas, notez les trois basculeurs à actionner avant de mettre le contact, façon avion de chasse. Les sièges ont également été redessinés et revêtus de cuir et d’Alcantara bleu, et un système hi-fi haut de gamme signé Marantz prend place à bord.
Tout ceci ne sera évidemment pas gratuit. Eccentrica prévoit de construire 19 exemplaires de sa Diablo, chacun personnalisable à l’infini, et de les vendre à partir de 1,2 million d’euros pièce. Pardon, on s’est mal compris : c’est juste le prix de la transformation, sans inclure celui de la Diablo donneuse…
La voiture fera ses débuts cette semaine au Festival of Speed de Goodwood avant de se lancer dans une tournée mondiale pour faire parler d’elle. Quelque chose nous dit qu’elle ne devrait pas avoir trop de mal.
