Red Bull réalise le premier arrêt au stand… dans le noir

Il a fallu 10 tentatives à une équipe de 22 mécanos pour changer quatre pneus à l'aveugle en 2,84 s. Pourquoi ? Et pourquoi pas ?

La rédaction
Publié le : 15 décembre 2023

Quand on a tout gagné dans un fauteuil et qu’on s’ennuie à l’intersaison, il faut bien tuer le temps. Alors Red Bull a trouvé un record qu’ils n’avaient pas encore battu. Et pour cause : qui aurait l’idée de réaliser un arrêt aux stands dans l’obscurité complète ?

La préparation a été cantonnée au minimum, les 22 mécanos ayant juste eu droit à trois tentatives sans rien voir avant d’être plongés dans le noir. Filmés sous tous les angles par 27 caméras infrarouges (vidéo ci-dessous), ils ont ensuite réalisé ce fameux « pitch black pit stop » en 2,84 s au dixième essai.

C’est à peine une seconde de plus que leur « vrai » record, en course et au grand jour : au Grand Prix du Brésil 2019, la monoplace de Max Verstappen n’avait été immobilisée que pendant 1,82 s avant de repartir avec quatre pneus neufs (record battu cette saison par McLaren pour… deux centièmes de seconde). Red Bull précise que les visières des casques avaient été obscurcies, peut-être au cas où quelqu’un serait devenu nyctalope dans la nuit après une overdose de carottes la veille.

L’objectif de l’équipe était un temps sous les 3 s en dix essais maximum. Le premier s’est soldé par un chrono de 8,84 s, ce qui montre à quel point les mécanos ont su s’adapter rapidement, sans rien d’autre que leur intuition, leur mémoire musculaire et leur toucher. Rassurez-vous, le pilote, lui, portait des lunettes infrarouges pour s’arrêter entre les lignes. Dommage : Michel Vaillant est bien capable de faire un tour du circuit des 24 Heures du Mans sans rien voir, alors…

« Le sens de la vue, pouvoir voir la voiture, vos coéquipiers et ce que vous faites sont autant de choses cruciales pour un arrêt réussi, rappelle Jonathan Wheatley, directeur sportif de Red Bull Racing. En être privé représente donc un obstacle considérable. Cependant, ce qui a vite été évident, c’est la fluidité de l’équipe dans son approche, sa communication, sa compétence et son esprit de cohésion ; le fait que cette tâche soit presque une seconde nature. Je ne suis pas en train de dire que je voudrais éteindre la lumière pendant une course, mais être capable d’arriver à ça si vite, dans le noir complet, montre à quel point cette équipe est une machine bien huilée. »

Ce n’est pas la première fois que Red Bull se livre à ce genre d’expérience. En 2019, ils avaient ainsi tenté (et réussi) un arrêt en apesanteur dans un avion, en 18 s et des poussières. Quelle sera la suite ? Un pit-stop dans la fosse des Mariannes, ou au sommet de l’Everest ?

 

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