Hyundai a failli lancer la division N avec une supercar à moteur central

La NSX coréenne aurait eu un châssis carbone et peut-être une pile à combustible mais elle n'a jamais eu le feu vert...

| Publié le : 27 septembre 2022

À l’occasion d’une séance privée avec l’incroyable Hyundai N Vision 74, ses 670 ch et sa centrale à hydrogène embarquée (on vous en dit plus bientôt), nous avons emmené Albert Biermann, ancien patron de la division N du coréen, dans un coin tranquille pour discuter. Nous avons bien fait !

Le jeune retraité (Biermann a quitté ses fonctions chez Hyundai en décembre dernier) et ex-patron de la division BMW M sous la direction duquel était par exemple nées les M3 E46 et M5 E39, n’a a priori pas encore totalement raccroché. Il est là, avec nous, au bord du circuit. Ce n’est pas vraiment une surprise puisqu’il garde un rôle de conseil pour les fleurons sportifs de Hyundai. En revanche, la surprise vient de ce qu’il nous a confié : il n’a pas toujours été question d’introduire le département N avec le lancement de la compacte i30N.

« Nous avons travaillé sur une supercar N », nous lâche nonchalamment Biermann. Et… elle avait un nom ? « Pas vraiment, nous l’appelions juste la voiture du président. »

Donc, elle aurait été comme la réponse de Hyundai à la Honda NSX, une supercar avec un badge grand public ? « Exactement, mais pas ennuyeuse », nous répond-il avec un sourire en coin.

Biermann poursuit en détaillant les spécifications pour le moins alléchantes. Il explique que la supercar Hyundai aurait été basée sur un châssis en fibre de carbone, avec une configuration à moteur central. « Nous avions prévu un moteur thermique, avec ou sans hybridation, ou (elle aurait pu accepter) une pile à combustible à hydrogène. »

Déjà en 2018, Biermann nous avait laissé entendre que Hyundai réfléchissait à une vraie sportive sur mesure.

Au fil de la discussion, il nous confie également qu’il avait tenté de concevoir une supercar à moteur central quand il était encore chez BMW. La voiture était dessinée et le projet aurait pu aboutir mais le conseil d’administration de BMW en a décidé autrement. Selon eux, il n’y avait de place que pour un seul véhicule haut de gamme à moteur central dans ses rangs, le feu vert a été donné à l’i8 hybride rechargeable, pas à une M thermique.

Et c’est aussi le conseil d’administration de Hyundai qui a décrété que « la voiture du président » resterait sur la planche à dessin. « Le problème était que la voiture aurait coûté plus de 150 000 $, et à l’époque on pensait qu’une Hyundai ne pouvait pas s’afficher à ce prix. » Biermann poursuit en admettant que c’était probablement la bonne décision.

Mais nous ne pouvons pas pour autant nous empêcher de nous demander à quoi aurait pu ressembler une réponse signée Hyundai aux Audi R8, McLaren Artura et Porsche 911 Turbo.

Une supercar coréenne avec un tarif à six chiffres serait-elle prise au sérieux de nos jours ? Et pourquoi pas la N Vision 74 en production limitée ?

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