Vous souvenez-vous de l’euphorie qui avait suivi l’annonce de la nouvelle réglementation « Hypercar » au Mans, quand l’Automobile Club de l’Ouest faisait miroiter des versions routières obligatoires pour toutes les voitures comme à la grande époque des GT1 ? Depuis, lesdites Hypercars sont devenues des LMP2 améliorées (et généralement hybridées), mais tous les constructeurs n’ont pas renoncé à cette filiation entre la route et la piste qui devait constituer l’esprit du règlement.
Aston Martin a ainsi fini par lancer sa Valkyrie dans l’arène. Aujourd’hui, c’est Glickenhaus, un des pionniers de la réglementation Hypercar, qui fait le chemin inverse comme il l’avait promis en dévoilant la SCG 007s. Il s’agit d’une version homologuée pour la route de la SCG 007 qui, malgré son absence de système hybride, avait signé des pole positions à Monza et à Spa, mais aussi terminé sur le podium à Sebring et au Mans (ce qui fait de Glickenhaus la dernière écurie privée à avoir réussi cet exploit dans la Sarthe).
Promesse tenue, donc. Pour autant, « ce n’est pas simplement une réplique routière », estime Jim Glickenhaus. Ce producteur de films, grand collectionneur et fou de course automobile tient à souligner que ses troupes ne sont pas contentées de coller des plaques d’immatriculation à la SCG 007.
Elle a en effet été développée pour « roule[r] sans effort dans le trafic urbain et la chaleur estivale », malgré sa suspension à double triangulation à l’avant et à poussoirs à l’arrière, ses barres antiroulis réglables et le V8 6,2 l qui a remplacé le 3,5 l biturbo de la voiture de course. Un V8 qui transmettra ses 1000 ch et 1000 Nm aux roues arrière via une boîte robotisée à sept rapports.
L’aéro reste toutefois « inspirée de la LMH », les jantes en aluminium forgé sont à écrou central. Le poids s’élève maintenant à 1550 kg, soit tout de même une demi-tonne de plus que la SCG 007 du Mans. Il faut dire qu’on parle ici d’une voiture triplace à poste de pilotage central. Glickenhaus promet un accès à bord relativement aisé grâce à de larges portières en élytres actionnées par des vérins hydrauliques. La SCG 007s semble même à l’épreuve des dos d’âne avec son système de levage du museau. Elle dispose aussi d’une « puissante » climatisation, nous dit-on.
Et il est très simple de la réarmer pour la course, promet Jim Glickenhaus : il suffit d’utiliser le cric pneumatique embarqué, de passer des pneus slick, d’adapter les réglages de l’amortissement piloté, la hauteur de caisse, la cartographie moteur et la configuration aéro, puis de de mettre pied dedans et de se cramponner. Bon, c’est peut-être nous qui avons ajouté cette dernière partie.
Notamment parce que « le résultat est une transformation significative des performances : un appui plus important permet à la 007s d’opérer à aux limites du grip sur des slicks de course ». Et quand vous en avez fini, rebasculer en configuration route est l’affaire de « quelques minutes ».
« Avec la 007s, il ne s’agit pas juste d’arriver sur le circuit et de scotcher les phares, explique Glickenhaus. Il s’agit de redéfinir l’expérience d’un track-day : plus accessible, plus excitante, plus gratifiante ». Quelque chose nous dit que ça va aussi redéfinir votre expérience d’aller faire les courses…
Selon Glickenhaus, il faudra compter environ 2 millions d’euros pour chacun des 24 exemplaires de la 007s, qui se prépare maintenant pour sa présentation officielle au concours d’élégance de la Villa d’Este.