Vous avez sous les yeux une Koenigsegg Agera RS, l’une des hypercars les plus exclusives au monde, produite à 25 exemplaires entre 2015 et 2018. Ou plutôt vous croyez avoir sous les yeux une Agera RS, car ce n’en est pas une.

Ou plutôt c’en fut une, au début. Mais elle a depuis muté en cette Koenigsegg Chimera (à ne pas confondre avec la TVR Chimaera, SVP), un extraordinaire pot-pourri à la suédoise qui allie la carrosserie d’une Agera RS, le moteur d’une Jesko et la boîte manuelle « simulée » de la sublime CC850, cette dernière étant elle-même un hommage à la première Koenigsegg lancée il y a vingt ans.

Pendant que vous digérez l’information, en voici une autre : cette voiture est une commande de Mohammed Ben Sulayem, le président de la FIA lui-même. C’est lui qui a mis Christian von Koenigsegg au défi de transplanter le cœur d’une Jesko dans sa propre Agera RS après être tombé amoureux de l’incroyable boîte de la CC850 lors de sa présentation en 2022.

Pourquoi ne pas avoir acheté une CC850 ou une Jesko, nous demanderez-vous ? Parce que monsieur Ben Sulayem en a déjà commandé une de chaque, et qu’une voiture produite à 50 ou 125 exemplaires, on risque quand même de la croiser à plusieurs coins de rue… Avec une Koenigsegg unique au monde, au moins, il sera tranquille.

On retrouve donc le V8 5 l biturbo à vilebrequin plat de la Jesko, qui virevolte dans les tours comme un moteur de superbike grâce à l’absence de volant moteur. Comptez 1 280 ch avec du sans plomb 95, et jusqu’à 1 600 ch à l’E85. Et comme l’Agera est plus compacte et plus légère que la Jesko, on parle d’un quintal de moins, soit moins d’1,3 t. En sachant que la Jesko vient de pulvériser le record du 0-400-0 km/h… Gloups.

La boîte est fondamentalement la même automatique à neuf rapports que sur la Jesko, mais avec la possibilité de la piloter via un levier sur une grille ouverte, et tout un arsenal de capteurs et d’actuateurs permettant de simuler le guidage et le ressenti d’une vraie boîte manuelle… et celui de la pédale d’embrayage qui va avec ! Les jours de flemme, on peut aussi opter pour un mode 100 % automatique ou des palettes au volant.

Vous voulez en savoir plus sur cette Koenigsegg encore plus unique que les autres ? Regardez-nous la conduire sur la piste d’essai de la marque et les routes du coin, tout en devisant avec Christian des (nombreux) défis techniques engendrés par le projet. Et des raisons qui l’ont poussé à dire oui.

Photos : John Wycherley