Sergio Pérez et Red Bull, c’est fini

Après la saison catastrophique de son n°2, Red Bull a fini par le remercier. Liam Lawson est pressenti pour le remplacer.

La rédaction
Publié le : 19 décembre 2024

La question n’était plus si, mais quand. Red Bull a annoncé mercredi qu’il se passerait désormais des services de Sergio Pérez, ce qui marque peut-être la fin de la carrière du Mexicain en F1. Malgré le soutien de ses puissants sponsors sud-américains, Pérez était sur la sellette après ses difficultés croissantes en 2023 et 2024.

Red Bull n’a pas encore dévoilé qui serait le nouveau lieutenant de Max Verstappen mais c’est Liam Lawson qui tiendrait la corde, au détriment du plus expérimenté Yuki Tsunoda. On devrait très vite le savoir.

« Après quatre incroyables saisons ensemble, Oracle Red Bull Racing et Sergio Pérez ont trouvé un accord pour se séparer », a annoncé l’écurie dans un communiqué conjoint. « Pendant tout ce temps, Checo a joué un rôle crucial en assurant de multiples victoires en Grand Prix, d’innombrables podiums et deux titres constructeurs, contribuant significativement à la période la plus fructueuse de l’équipe en Formule 1. »

« Je suis incroyablement reconnaissant pour les quatre années précédentes avec Red Bull Racing et pour avoir eu l’occasion de courir avec une équipe aussi formidable », a déclaré Pérez de son côté. […] « Cela a aussi été un honneur de courir au côté de Max en tant que coéquipier toutes ces années, et de partager notre succès. Je remercie particulièrement tous les fans à travers le monde, et spécialement les fans mexicains pour votre soutien indéfectible chaque jour. Nous nous reverrons bientôt. » Il n’en fallait pas plus pour alimenter les rumeurs d’une arrivée chez Cadillac pour 2026.

Pour l’instant, cela marque la fin d’une carrière ininterrompue de 14 années en F1, débutée en 2011. Après s’être fait remarquer au volant d’une modeste Sauber, Pérez a déçu chez McLaren en 2013 mais s’est refait une réputation de pilote rapide et coriace chez Force India (devenu Racing Point en 2018), décrochant plusieurs podiums improbables avec des voitures de milieu de grille, jusqu’à une magnifique saison 2020 avec la « Mercedes rose ». Alors sans volant pour 2021, il décroche une première victoire d’anthologie à Sakhir (en étant reparti dernier après un accrochage au premier virage) et termine quatrième du championnat.

Cela vaut à Pérez un rebond inespéré chez Red Bull, qui compte sur un vétéran de sa trempe pour ne pas se faire broyer par Max Verstappen comme Alex Albon et Pierre Gasly avant lui. Cela commence plutôt bien : vainqueur en Azerbaïdjan, auteur de quatre podiums, Pérez joue un rôle décisif dans le premier titre de Verstappen en retenant la Mercedes de Hamilton de longues secondes lors du final controversé d’Abu Dhabi.

En 2022, ce seront deux victoires et neuf podiums, pour une troisième place au championnat et le titre constructeur à la clef. Du solide. En 2023, Pérez gagne encore une place pour terminer vice-champion au volant de la voiture la plus dominatrice de l’histoire, mais il commence paradoxalement à marquer le pas en deuxième partie de saison.

En 2024, malgré une prometteuse série de podiums au début de la saison, il ne voit plus le jour, aux prises avec une voiture rétive qu’il ne comprend manifestement plus. Verstappen, lui, écrase le premier tiers de la saison puis gère son avance face à des McLaren et des Ferrari redevenues redoutables, non sans rappeler toute l’étendue de sa maîtrise sous le déluge brésilien.

La comparaison est plus rude que jamais pour Pérez, que personne ne s’attend à voir passer l’été. Jamais remonté sur le podium après le Grand Prix de Chine fin avril, régulièrement éliminé en Q1, impliqué dans de nombreux accidents (c’est lui qui a coûté le plus cher en carbone sur toute la grille cette année), le Mexicain termine à une obscure huitième place, bon dernier des pilotes de top teams. C’est le classement le plus lointain d’un coéquipier de champion du monde depuis 1994 et… Jos Verstappen, face à Schumacher chez Benetton.

En quatre ans au côté de Max Verstappen, Pérez aura remporté cinq victoires. Sur la même période, le Néerlandais en a signé 53, pour quatre titres. Aïe. Red Bull avait prolongé le contrat du Mexicain en juin, pensant que cette tranquilité d’esprit pourrait l’aider à se concentrer sur son pilotage. Hélas, Pérez a continué de sombrer, et Red Bull avec lui au championnat constructeur où l’écurie s’est fait coiffer par McLaren et Ferrari.

Son employeur a manifestement jugé qu’il était temps d’abréger ses souffrances. Pérez rejoint donc Ricciardo et Bottas dans les limbes de la F1, en attendant mieux. Cadillac en 2026 ? L’endurance ? Les paris sont ouverts. Merci pour tout Checo, et bonne chance pour la suite.

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