Selon Oliver Blume, PDG de Porsche, il est parfaitement envisageable que la prochaine hypercar de la marque fasse appel à une motorisation entièrement électrique.

« Nous avons une réputation à défendre et nous la défendrons, a-t-il déclaré à TopGear.com en marge de la présentation du nouveau Cayenne Coupé. Cette voiture devra être la meilleure du marché, offrir les meilleures performances… Nous ne nous sommes pas encore arrêtés sur un concept en particulier. Mais pourrait-il s’agir d’une voiture purement électrique ? Oui. »

Cette héritière de la 918 viendrait coiffer une gamme sur le point de connaître elle-même une révolution sans précédent. Le Taycan, 100% électrique, arrivera en septembre et marquera les grands débuts de cette technologie chez Porsche aux côtés des moteurs essence et hybrides rechargeables. Le break Cross Turismo le rejoindra en 2021, à peu près en même temps que la deuxième génération de Macan, qui aura basculé en 100 % électrique. Quelque 20 000 clients ont déjà déposé un acompte de 2 500 €pour le Taycan, incitant Porsche à revoir ses objectifs à la hausse.

« Je l’ai conduit en Suède il y a trois semaines, sourit Oliver Blume. Elle offrira un comportement encore jamais vu sur une voiture électrique. Il y aura des conducteurs de GT3 qui s’y intéresseront et qui en achèteront une, faites-moi confiance. Le garage parfait. »

Porsche planche aussi sur un Cayenne IV 100 % électrique, en tablant sur de nets progrès des technologies de batterie et de recharge d’ici-là.

« En termes de moteurs, nous proposons des moteurs essence hautes performances, des hybrides rechargeables, et de l’électromobilité. Nous sommes parés pour les dix prochaines années, insiste-t-il. Nous conserverons toutes ces motorisations de front pendant deux ou trois ans, et ensuite nous trancherons. Certains marchés veulent de l’électrique dès maintenant, d’autres ne sont pas encore prêts faute d’infrastructures. Si la Russie continue de privilégier l’essence, en Chin,e la demande porte sur l’électrique. »

Porsche a investi 18,7 millions d’euros chez le spécialiste croate Rimac en juin 2018, confirmant s’il en était besoin ce revirement et sa volonté de nouer des partenariats stratégiques pour le mener à bien.

« Les alliances vont revêtir une importance cruciale à l’avenir. À mes yeux, il est important que nous puissions compter sur un partenaire de premier plan, avec un savoir-faire et une expérience à même de nous remettre en question, estime Blume. Mate Rimac est un expert, un entrepreneur aux grandes ambitions, et le partenaire parfait pour élaborer des prototypes et travailler sur des solutions intelligentes. Ce raisonnement ne s’arrête pas au côté technique : nous avons aussi des partenaires dans la finance, la voiture connectée… notre réseau ne cesse de s’étendre mois après mois. »

L’entreprise explore aussi des schémas d’abonnement, dont un qu’elle expérimente à Atlanta, baptisé Passport. Pour 2 à 3 000 $ par mois, le souscripteur peut accéder à la totalité de la gamme. Blume indique que le principe a eu du succès auprès d’une clientèle jeune.

Il souligne au passage que même si Porsche a vendu 256 000 voitures en 2018 (record à battre), la marque n’est pas obsédée par les volumes et se concentre avant tout sur les attentes de ses clients. La 991 a ainsi connu sa meilleure année alors qu’elle s’apprêtait à partir à la retraite, grâce à une série d’éditions spéciales bien senties. Et la 992 ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Le flat-six, lui, est là pour longtemps. « [Ce moteur] EST la 911 » affirme Blume.

Il y aura aussi davantage d’éditions ultralimitées comme la 935 de l’été dernier, produite à 77 exemplaires. « Nous avons beaucoup d’idées, sourit Blume, c’est juste qu’on ne peut pas faire ça cinq fois par an. Mais nous avons conscience que nos clients apprécient les autos hautement exclusives conçues sur mesure. »