Volvo bride ses voitures à 180 km/h

Chose promise, chose due : au nom de la sécurité, il ne sera plus possible de dépasser les 180 km/h au volant d'une nouvelle Volvo

Tom HARRISON • Niels de GEYER
Publié le : 26 mai 2020

Désormais, si vous achetez une Volvo, sa vitesse de pointe sera automatiquement limitée à 180 km/h. Volvo l’avait solennellement annoncé début 2019, et passe aujourd’hui à l’acte sur ses chaînes de production.

La marque invoque bien sûr l’impératif sécuritaire. Dans un communiqué, elle explique que les excès de vitesse sont « l’une des causes les plus fréquentes d’accidents mortels sur la route » et « qu’en règle générale, les gens n’ont qu’une faible compréhension des dangers qui [y] sont liés. »

« Au-dessus de certaines vitesses, poursuit Volvo, ni les technologies embarquées, ni des infrastructures bien conçues ne suffisent plus à éviter les blessures graves et les décès en cas d’accident. » Le suédois a donc pris la décision de brider à 180 km/h la vitesse maxi de toutes ses voitures produites désormais (mais pas des Polestar, curieusement).

Cela ne changera strictement rien en pratique : ni au quotidien des conducteurs de Volvo respectueux de la loi et de leur prochain, ni à la possibilité pour les chauffards de rouler vite et mal (y compris bien en dessous des limitations en vigueur). Une leçon d’éthique à peu de frais donc, qui réaffirme adroitement l’engagement historique de la marque en matière de sécurité. Et qui n’a sans doute rien à voir avec le fait que les 2.0 hybrides de Göteborg soient bien en peine, à puissance et prix comparables, de rivaliser sur l’Autobahn avec les grosses cylindrées allemandes.

À la manière des Ford depuis quelques années, les Volvo seront par ailleurs dotées en série d’une clé programmable pour brider encore davantage la vitesse si leur propriétaire le souhaitent, typiquement s’ils prêtent leur T8 de 400 ch au fiston jeune permis (parce que la confiance n’exclut pas le contrôle).

La marque reconnaît elle-même que son initiative a suscité la polémique depuis son annonce l’année dernière, mais défend son « obligation de perpétuer sa tradition de pionnier [dans le domaine de la sécurité] en prenant part au débat sur les droits et les devoirs des constructeurs automobiles quant à des choix qui peuvent sauver des vies, même si cela implique de perdre des clients potentiels. »

« Un constructeur automobile a la responsabilité de contribuer à améliorer la sécurité routière, estime pour sa part Malin Ekholm, directrice du centre Volvo pour la sécurité. Notre technologie de limitation de vitesse et le dialogue qu’elle a initié s’inscrivent dans cette démarche. »

 

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