La smartwatch Bugatti est comme un béret, elle n’a pas de sens… !

Célébrer la quintessence de la mécanique avec une montre qui n'a pas un engrenage sous le capot : chapeau l'artiste !

La rédaction
Publié le : 19 octobre 2022

Pourquoi achète-t-on une Bugatti ?

La vitesse est évidemment une bonne raison. Le luxe aussi. Se sentir spécial ? Il y a forcément un peu de ça. Ou afficher sa fortune indécente, si l’on est footballeur. Mais à côté, il y a toujours aussi, pour une Bugatti ou n’importe quelle autre hypercar (même électrique), la célébration de tout ce qu’on peut accomplir avec des pièces mécaniques mobiles. Ce qui rend la montre Bugatti Carbone un peu déconcertante : elle n’en possède aucune.

Oui, bon, si vous appuyez sur les boutons à droite du cadran, ils bougent. Les cristaux liquides de l’écran aussi, sans doute. Sans oublier les électrons dans les circuits imprimés, probablement.

Mais dans le sens conventionnel du mouvement horloger, qui accumule de l’énergie mécanique dans un ressort et la restitue via un jeu d’engrenages pour mesurer le temps, il n’y a pas de pièces mobiles ici. La Carbone célèbre la mécanique comme Top Gear célèbre la cuisine.

Qu’offre la Carbone pour faire honneur à son blason Bugatti ? Quelques logos par-ci, par-là. Une étanchéité à 100 m symbolique. Et, parce qu’il faut bien trouver une utilité à une smartwatch, assez de puces et de capteurs pour vous faire oublier le concept de vie privée. Ah oui, et un écran tactile AMOLED.

Non, si l’on en croit le communiqué Bugatti, la Carbone rend hommage à… la fibre de carbone, sans laquelle « les performances record de certaines voitures comme la Chiron Super Sport 300+ seraient tout simplement impossibles à atteindre ». Avoir un W16 8.0 quadriturbo de 1 600 ch sous ladite monocoque en fibre de carbone a tout de même dû un peu aider à flirter avec les 500 km/h, mais c’est vrai qu’on n’y connaît pas grand-chose.

Oui, on chipote. Car le carbone a certes contribué aux performances balistiques des Bugatti modernes (et ce dès l’EB110), mais il n’est pas au cœur de la philosophie de le marque. L’âme de Bugatti, c’est (aujourd’hui, et pour l’instant…) le W16 thermique. Célébrer le travail de Bugatti sur la fibre de carbone, c’est un peu comme rendre hommage à Joe Pesci pour sa carrière musicale… Si Pagani est intrinsèquement lié au carbone depuis toujours, par exemple (même quand Horacio était encore chez Lamborghini), la contribution de Bugatti à la cause apparaît plutôt limitée.

En parlant de limites, seuls 2500 exemplaires de la Bugatti Carbone seront commercialisés. Soit cinq fois plus que de Chiron. Ajoutez-y toutes les Veyron (450), les Divo (40), les Bolide (40) et les Centodieci (10), et ça n’en fait plus beaucoup pour les gueux non-propriétaires de Bugatti. Qui s’empresseront peut-être de débourser 2 590 € pour un Fitbit en fibre de carbone, on n’en sait rien. Après tout, il n’y a rien de plus cool que les fringues et les accessoires dédiés à des voitures qu’on ne possède pas…

Ce qui nous ramène plus ou moins à notre point de départ : pourquoi achète-t-on une Bugatti ? Pour des tas de raison mais sans doute pas parce qu’elle est en fibre de carbone. Alors pourquoi achète-t-on une Bugatti Carbone ? Euuuuh…

 

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