La Bugatti Centodieci prend le soleil

Parce que même une hypercar à dix millions d'euros et dix exemplaires a besoin d'un programme d'essais haute température en Arizona

La rédaction
Publié le : 18 octobre 2021

Trois semaines à sillonner les Etats-Unis en Bugatti. Dit comme ça, ça ressemble à des vacances de rêve, même si ce n’était officiellement pas le cas pour ce commando d’ingénieurs partis mener les essais haute température de la nouvelle Centodieci. Quelque chose nous dit néanmoins qu’on ne manquait pas de volontaires à Molsheim…

Si une Divo est encore un peu trop banale à votre goût, la Centodieci – 10 exemplaires, 8 millions d’euros hors taxe – est la Bugatti qu’il vous faut. Elle aura en tout cas de qui tenir puisqu’elle est inspirée par la légendaire EB110 (centodieci) des années 1990, hypercar avant l’heure animée par un V12 quadriturbo (à l’essai ici).

Et l’on espère franchement que ses dix propriétaires feront plus que la stocker au frais entre deux concours d’élégance, parce que ce serait gâcher. Bugatti a fait de son mieux pour préparer la Centodieci à la vraie vie, à commencer par ce séjour de trois semaines au fin fond de l’Arizona, par 45° à l’ombre.

À en croire la marque, cette voiture a même fait l’objet d’une plus grande attention que la Chiron dont elle dérive, ce qui n’est pas peu dire. « Avec la toute nouvelle carrosserie de la Centodieci, les modifications de flux d’air et la protection du compartiment moteur en verre, le comportement thermique change, surtout au-delà des 45° C ambiants ici », explique André Kullig, chef de projet technique pour les projets spéciaux Bugatti.

La voiture est bardée de 200 capteurs pour alimenter en data le QG alsacien (et les ingénieurs qui ont perdu à la courte paille). « Ce test d’endurance par temps chaud est fondamental pour nous car c’est le seul moyen de garantir que la Centodieci, comme tous les modèles Bugatti, offre une conduite irréprochable, fiable et sûre y compris en cas de chaleur extrême, même si nos clients ne soumettent jamais leur voiture à des conditions aussi extrêmes », poursuit André Kullig.

Escortée par trois Chiron Pur Sport et quatre Chiron Super Sport (soit un convoi dépassant les 30 millions d’euros hors taxe, autant dire qu’il valait mieux éviter de piler au premier crotale sur la route) la Centodieci a roulé jusqu’à 2 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans un environnement hostile. « Les ingénieurs soumettent sans relâche la Centodieci à un programme de tests exigeant, souligne Bugatti. Elle se livre aux cahots de routes en mauvais état, soumise à des arrêts et démarrages à basse vitesse, laissée à l’arrêt sous un soleil de plomb avec la climatisation au maximum et conduite à 320 km/h sur une route fermée. » Après quoi l’équipe vérifie non seulement le bon fonctionnement des organes mécaniques et le maintien des performances, mais aussi « la dilatation thermique, l’aspect et le toucher des composants intérieurs et des pièces de carrosserie, ne négligeant aucun détail, aussi petit soit-il. »

Si rien n’a fondu et que la Centodieci a survécu à cette séance de torture, elle va à présent revenir en Europe pour une dernière séquence de tests longue distance de 30 000 km à travers le continent, avant le début de la production des 10 exemplaires.

 

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