La question n’était plus si, mais quand Ferrari dévoilerait sa première voiture de route à six cylindres. Les Dino des années 60 n’étant pas officiellement frappées du Cheval cabré, c’est chose faite avec la 296 GTB. Et pas à moitié : Ferrari associe d’emblée son nouveau V6 3 l biturbo de 663 ch (soit un rendement record de 221 ch/l) à un moteur électrique de 167 ch, pour un total de 830 ch (à 8000 tr/min) et 740 Nm (6250 tr/min) sur les seules roues arrière. Résultat, un 0 à 100 km/h en 2,9 s, un 0 à 200 km/h en 7,3 s, une vitesse de pointe supérieure à 330 km/h et un tour de Fiorano en 1 min 21 s, aussi vite qu’une F12tdf et une demi-seconde devant la F8 Tributo.
La 296 GTB ne remplace pas cette dernière dans la gamme, souligne Ferrari. Voyez-la plutôt comme la petite sœur V6 propulsion de la SF90, la semi-hypercar hybride de 1 000 ch qui tient actuellement le haut de l’affiche à Maranello. Ses lignes se veulent un hommage à la 250 LM de 1963, avec des ailes arrière subtilement bombées derrière les entrées d’air, ou un imposant montant entre le cockpit et la baie moteur (qui donne à cette berlinette un curieux air de spider fermé, mais on ne va pas faire la fine bouche). Bardé d’éléments aérodynamiques actifs, l’ensemble est 5 cm plus court qu’une F8, en longueur (4,56 m) comme en empattement (2,60 m). Hybridation oblige, la 296 GTB sera en revanche au moins 140 kg plus lourde, soit 1 470 kg à sec avec toutes les options d’allègement.
La planche de bord est plus épurée que jamais autour d’un vaste combiné numérique derrière le volant, piloté via des pads tactiles sous les pouces. Comme sur la SF90 et la Roma, le sélecteur de boîte singe la fameuse grille ouverte des anciennes Ferrari à trois pédales.
La batterie 7,45 kWh logée dans le plancher assure une autonomie de 25 km en mode tout électrique, jusqu’à 135 km/h. Une fois réveillé, le V6 – dont les turbos sont logés entre les deux bancs de cylindres à 120° – promet une bande-son particulièrement soignée, d’où un surnom en interne de « piccolo V12 » (petit V12). Tout un programme.
On ne connaît pas encore le prix de la 296 GTB en France. Une chose est sûre, à l’instar d’une McLaren Artura, les émissions de cette berlinette hybride devraient lui permettre de très bien s’en tirer face au malus écologique. Il vous restera donc encore quelques sous pour un pack Assetto Fiorano incluant des amortisseurs réglables et tout un tas de pièces en fibre de carbone (-12 kg au total), dont une nouvelle lame avant générant un peu plus d’appui. Les pistards n’oublieront pas de cocher ensuite la lunette arrière en Lexan (- 3 kg) et les semi-slicks Michelin Sport Cup 2 R. Finalement, le futur ne s’annonce pas si triste…