On dirait une Classe E W124 tout ce qu’il y a de plus normal. Détrompez-vous, la Mercedes 500E était vraiment une voiture à part : une super-berline animée par un V8, développée en collaboration avec Porsche et produite à très peu d’exemplaires.
Le moteur était le même que sur le SL 500 de l’époque. Fort de 326 ch, ce 5.0 était capable de propulser la Classe E de 0 à 100 km/h en moins de 6 s. Il s’agissait aussi d’une des toutes premières voitures à être bridée à 250 km/h, conformément à l’accord tacite passé entre les constructeurs allemands.
En plus de modifier la structure pour y faire rentrer le V8, Porsche a revu la suspension, ajouté des baquets Recaro, un (très) subtil kit carrosserie pour accueillir les voies élargies et les grosses jantes 16 pouces – c’était une autre époque… – dissimulant des freins renforcés. Le voisin de Stuttgart a aussi été réquisitionné pour construire la 500E quand Mercedes s’est rendu compte qu’avec ses ailes larges, elle ne passait plus dans la chaîne de production des W124 standard. C’est ballot.
Entre 8 et 12 500E ont alors été construites quotidiennement, en grande partie à la main, dans la même usine que la Porsche 959. Une fois les châssis terminés, elles repartaient chez Mercedes pour être peintes, avant d’être renvoyées chez Porsche pour le montage du moteur et de l’habitacle, puis de revenir une dernière fois chez Mercedes pour validation.
Cette 500E est l’une des 29 importées officiellement au Royaume-Uni. Rowan Atkinson l’a achetée en 1991, et l’a gardée cinq ans avant de s’en séparer. 23 ans plus tard, nostalgique (comme on le comprend), il l’a rachetée à la même personne. La voilà maintenant aux enchères chez Classic Car Auctions le 25 mai dans le Warwickshire. Dans son jus, mais c’est comme ça qu’on les aime.
Le prix ? CCA n’a pas fixé de réserve ni d’estimation. Raison de plus pour tenter sa chance, non ?