SuperCharge est un (autre) championnat de SUV électriques surpuissants

Après l'Extreme-E, ce nouveau championnat 100 % électrique opposera des voitures de 680 ch ressemblant à des SUV de série. Affaire à suivre

La rédaction
Publié le : 22 octobre 2020

SuperCharge

L’électrification du sport automobile est-elle inéluctable ? L’équipe à l’origine du projet SuperCharge en est convaincue. La première édition de ce nouveau championnat 100 % électrique, élaboré « en consultation avec certains des plus grands constructeurs mondiaux« ,  doit être lancée en 2022. Au menu, des courses en Europe, aux Etats-Unis, au Moyen-Orient, en Chine et ailleurs, sur des circuits urbains très courts, au coeur de grandes métropoles (comme en Formule E), entre des autos « basées sur des voitures de série. »

En tout cas pour leur allure : côté technique, il s’agira d’une discipline monotype puisque toutes les voitures partageront la même plate-forme, ce qui permettra de contenir les coûts et d’exacerber la concurrence. Ce châssis type silhouette recevra un moteur électrique sur chaque essieu, alimentés par une batterie de 40 kWh, pour un total de 680 ch et un 0 à 100 km/h en 2,5 s. Les constructeurs pourront dessiner une carrosserie calquée sur un de leurs SUV électriques de série, et développer leur propre système de gestion de la batterie, sans parler bien sûr des réglages châssis. Comme en Extreme E, en somme.

La voiture sera de surcroît compatible avec des infrastructures de recharge existantes. Le but, selon le directeur du projet Rob Armstrong (passé notamment par Stewart Racing, le championnat du monde d’endurance moto et le WRX), est « d’élever le statut de la voiture électrique, la sortir du quotidien pour en faire un objet inspirant, tout en informant, en éduquant et en oeuvrant à son adoption. »

Ce nouveau championnat offrira « des bénéfices techniques et commerciaux clairs pour les constructeurs automobiles » en mettant aux prises [mouarf] « des voitures électriques de série de prochaine génération, parmi les plus en vue sur ce marché » et en leur offrant « une opportunité de développer, tester et perfectionner leurs innovations en matière de technologies de batterie. »

Sportivement, le championnat SuperCharge misera sur un format de courses musclé façon rallycross, de manière à intéresser aussi bien les passionnés de sport automobile qu’un nouveau public entre deux tweets. Chaque épreuve sera disputée par 16 voitures (huit équipes de deux voitures) et se déroulera – après des essais – sur 15 courses de quelques minutes chacune. Les pilotes seront divisés en quatre poules de quatre. Chaque groupe courra d’abord trois fois, à l’issue de ces trois premières courses, le dernier de chaque poule sera éliminé. Les 12 pilotes restants s’affronteront ensuite dans deux demi-finales de six voitures, dont seuls les trois premiers de chaque seront retenus pour la suite. Les six survivants s’affronteront en finale à la fin de la journée. Des trophées récompenseront en fin de saison le constructeur, l’équipe et le pilote vainqueurs.

Les circuits feront environ 1 km de long mais seront agrémentés d’un tremplin (pour un saut à 2,5 m de haut, sur une dizaine de m), de zones à faible adhérence et d’un portique aquatique, sans oublier un joker lap : une variante du tracé, que le pilote devra emprunter sur le tour de son choix. Bref, du rallycross, mais avec des SUV électriques… et en pleine ville.

Parmi les grands noms qui ont rejoint le projet, on trouve notamment l’Allemand Willy Rampf en tant que conseiller technique, et le Suisse Max Welti comme directeur sportif. Rampf est l’ancien directeur technique de Sauber F1 puis de Volkswagen Motorsport, qu’il a depuis aidé à développer la fabuleuse ID.R. Ancien pilote, Max Welti a quant à lui collectionné les lauriers en endurance comme directeur de l’écurie Sauber – en Groupe C avec Mercedes, mais aussi lors des débuts de l’équipe suisse en F1 – puis de Porsche Motorsport, avant de devenir l’un des piliers du sport auto chez Volkswagen (qui lui doit notamment la création de Lamborghini Squadra Corse) puis consultant chez BMW.

En bon championnat électrique, SuperCharge s’attache bien sûr à montrer patte blanche en matière d’écologie, en privilégiant notamment l’usage d’énergies renouvelables et le fret terrestre ou maritime (plus durable que l’aérien) lorsque c’est possible.

Ne reste plus qu’à attendre 2022 pour espérer voir s’affronter dans l’arène des Audi e-tron S Sportback, Mercedes EQC et autres Jaguar I-Pace en butée de contrebraquage, dans des gerbes d’eaux et des sauts dantesques…

 

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