Concepts oubliés : Toyota Motor Triathlon Race Car

Un speedster à pile à combustible qui vient du futur... mais du futur des années 2000

La rédaction
Publié le : 15 septembre 2021

Qu’est-ce que c’est que ce buggy radiocommandé ?

Contrairement aux apparences, cette voiture n’est pas un jouet. C’est un concept Toyota grandeur nature, présenté lors du salon de Genève 2004 en même temps que des voitures aussi mythiques que les Peugeot 407, Seat Altea et le Fiat Multipla restylé. Lorsqu’il a été débâché, son style futuriste a fait tellement d’effet aux journalistes qu’ils ont commencé à couiner comme les australopithèques de 2001, l’Odyssée de l’Espace devant le monolithe puis à jeter les barrières sur les pontes de Toyota. Ou peut-être pas : à vrai dire, personne ne se rappelle du salon de Genève 2004.

Donc c’était une vraie voiture ?

Quand même pas. Disons qu’elle a eu une existence physique, sous la forme de maquettes qu’on pouvait toucher. Dommage que Toyota l’ait baptisée « Motor Triathlon Race Car Concept », lui faisant perdre instantanément 87 % de coolitude. Ellle a été dessinée au centre de design Toyota ED² qui venait alors d’être créé à Sophia-Antipolis, près de Nice, pour tenter de rendre les Toyota un peu plus affriolantes.

Quel était l’objectif de ce concept ?

À l’époque, Toyota indiquait que cette voiture était une réponse aux demandes des futurs clients. Oui, mais comment ont-ils voyagé dans le temps puis sont-ils rentrés dans le bâtiment ? Et pourquoi n’ont-ils eu le droit qu’à un concept car ? À moins que la réelle mission du concept MTRC ait été de faire parler de Toyota. Auquel cas c’est réussi, mais 17 ans après.

Qu’y avait-il sous le capot ?

Vu la gueule de l’engin et le contexte de l’époque, on pourrait s’attendre à un V10 3.0 hurlant tout droit sorti d’une Formule 1 (Toyota avait fait ses débuts dans la discipline en 2002). Raté : c’est une pile à combustible à l’hydrogène alimentant quatre moteurs électriques, un pour chaque roue. La pile était logée à l’arrière et pouvait s’extraire de la carrosserie en coulissant, révélant un panneau de contrôle aux airs de magnétoscope du début des années 90.

Quel était le mode d’emploi ?

L’appellation Triathlon était censée évoquer la polyvalence de l’engin, aussi à l’aise selon Toyota sur la route, sur circuit ou en franchissement. Pour l’épreuve de natation, ça s’annonçait plus compliqué, l’avantage étant toutefois qu’on aurait vite séché à son bord. Prendre place était spectaculaire : une seule « portière » du côté gauche, englobant toute la moitié gauche du fuselage pour s’ouvrir en ciseau et laisser un accès aisé aux deux places en tandem. Il y avait même un casque assorti à la voiture, pour un look Robocop et un affichage en réalité augmentée sur la visière. Ah, les années 2000…

À quoi ressemble l’intérieur ?

Intérieur est sans doute un bien grand mot. Il y avait deux sièges et un petit coffre derrière. C’était extrêmement spartiate. Et ça valait sans doute mieux, en cas de pluie…Pour le pilotage, point de volant mais des joysticks. Une suspension adaptative à hauteur variable devait permettre d’aller barouder hors piste ou, à défaut, de se jouer des dos d’âne et des trottoirs.

Pourquoi le concept MTRC n’a-t-il pas été produit en série?

Ces dernières années, Toyota a déjà eu assez de mal à trouver des acheteurs pour sa très raisonnable Mirai à hydrogène. Alors dans les années 2000, convaincre des gens d’acheter un speedster en tandem qui utilisait ce même carburant paraît d’autant plus illusoire.Maintenant que Toyota est redevenu cool grâce à Gazoo Racing, pourquoi pas ? Il faudrait juste lui trouver un meilleur nom.

Peut-on conduire le concept MTRC ?

Figurez-vous que oui, mais virtuellement, à condition de retrouver votre PS2 et votre CD de Gran Turismo 4. Toyota avait d’ailleurs mis quelques simulateurs sur son stand du salon de Genève 2004 pour que les visiteurs puissent essayer. L’avantage étant aussi que même 17 ans après, il est toujours beaucoup plus facile de trouver de l’hydrogène dans un jeu vidéo que dans la vraie vie.

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